«Les revendications ont été satisfaites»

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La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a affirmé hier, à Alger, que le statut particulier des travailleurs de l’éducation ne doit pas être révisé sous la pression. «Je refuse de lancer la révision du statut particulier des travailleurs du secteur de l’éducation sous la pression ou avec précipitation, afin d’éviter l’expérience de l’année 2012. Un statut particulier, d’une manière générale, doit être établi pour le long terme», a indiqué la ministre, lors d’une conférence de presse consacrée à la présentation des mesures prises pour la prochaine rentrée scolaire. La ministre a fait savoir que les PV des rencontres tenues avec les sept syndicats autonomes ont été rédigés et sont prêts à être récupérés à partir d’aujourd’hui, au niveau de son département. Dans ce sillage, Mme Benghebrit a appelé la coordination intersyndicale à faire preuve de rationalisation, «car il s’agit de l’avenir des élèves et de la tranquillité de leurs parents», a-t-elle noté. Elle réitérera que les voies du dialogue sont toujours ouvertes, afin de trouver des solutions adéquates aux revendications des travailleurs du secteur. «Beaucoup de revendications ont été satisfaites, cependant d’autres nécessitent encore du temps», a-t-elle dit. 

«Non à la révision du statut particulier sous pression»

Intervenant quelques heures auparavant sur les ondes de la chaîne 3,  le directeur de gestion des ressources humaines au ministère, Abdelhakim Belabed, avait abondé dans le même sens, affirmant que le département de Benghebrit est favorable à un examen du statut particulier des travailleurs du secteur. M. Belabed a plaidé pour une révision des statuts qui évitera, dira-t-il, «de tomber dans les imperfections constatées dans le statut en vigueur depuis mai 2012. Le statut actuel présente des imperfections parce qu’il a été fait dans la précipitation». De ce fait, l’interlocuteur n’a pas manqué de souligner que la révision du statut particulier nécessitait du temps. «Il faut une évaluation des étapes, un traitement des différents grades et une formulation des propositions, pour arriver à un statut modèle», a suggéré M. Belabed qui a fait savoir qu’une organisation avait suggéré une  durée de 3 ans pour une révision du statut, relevant que la tutelle songe à  une échéance de 5 années.  S’agissant des budgets des œuvres sociales estimés à 20 milliards de DA, le directeur de gestion des ressources humaines a indiqué que le département de Benghebrit est concerné dans 2 ou 3 aspects. «La tutelle veille à ce que cet argent profite à tous les fonctionnaires du secteur et pas seulement aux organisations syndicales», a-t-il dit. Le même responsable a estimé que toutes les revendications relevant de l’Education nationale ont été satisfaites. «Sept organisations syndicales ont été reçues individuellement et l’une d’elles seulement a abandonné l’option de la grève annoncée pour les 10 et 11 février », a fait savoir M. Belabed qui n’a pas hésité à fustiger les syndicats du secteur, en estimant qu’ils ne savaient faire que la grève. «Le syndicat est un partenaire qui doit nous aider à trouver des solutions. Il est une force de propositions et non pas de nuisances», a-t-il lancé.    

L’intersyndicale maintient la grève

La coordination intersyndicale maintient toujours son mouvement de grève annoncé pour demain et après-demain. Selon le coordinateur national du syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane, la problématique du statut particulier est caractérisée par «l’ambiguïté». «On parle d’un examen du statut particulier, mais on ne nous dit pas quand est-ce qu’il sera rouvert», a martelé M. Meriane. Et d’ajouter : «Le débrayage est maintenu, et il n’y a aucun syndicat qui s’est retiré de la coordination intersyndicale», a affirmé M. Meriane. De son côté le secrétaire général du conseil des lycées d’Alger (CLA), Idir Achour, a salué les décisions de la tutelle concernant le statut particulier. Mais il dira que celles-ci restent insuffisantes, puisqu’il n’y a pas une feuille de route qui garantit leur concrétisation. «Il faut un calendrier qui détermine le temps qu’il faut pour procéder à la révision du statut particulier des travailleurs du secteur», a plaidé M. Achour. Il est utile de rappeler que les sept syndicats concernés par la grève de demain sont : l’union nationale des travailleurs de l’éducation et de la formation (UNPEF), le syndicat autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), le syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), le conseil des lycées d’Algérie (CLA), le syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), le syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF) et le syndicat national autonome des professeurs de l’éducation primaire (SNAPEP).

Samira Saïdj

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