Un projet immobilier en quête de terrain

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La commune d’Amalou a bénéficié d’un projet immobilier en rapport avec le logement social, apprend-on de bonne source. Selon le maire d’Amalou, ce projet est inscrit dans le cadre du programme de résorption de l’habitat précaire (RHP). 

«Nous avons bénéficié de 58 unités RHP », a indiqué notre interlocuteur. Cependant, ce programme immobilier, le premier du genre accordé pour la commune, risque de connaître de sérieuses difficultés pour sa concrétisation, pour la bonne raison que la collectivité locale ne dispose pas d’une réserve foncière. Pour contourner cet écueil, le P/APC suggère de puiser dans le domaine privé de l’Etat. « Nous avons proposé au wali la distraction des terrains des EAI n° 21 et n° 22, pour l’implantation de ces logements et d’autres équipements publics de base », déclare le premier responsable de l’APC, affirmant ne pas voir d’autres alternatives pour donner un contenu concret aux projets de la commune. Contacté par nos soins, un responsable de la direction des Domaines souligne que la démarche du maire, pour légitime qu’elle soit, est pour le moins hypothétique. Et pour cause : « le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a rendu public en 2014 une circulaire introduisant des restrictions drastiques dans les procédures de déclassement des terres à vocation agricole, au profit des projets immobiliers ou industriels », rappelle notre source. Le responsable des Domaines précise que, dorénavant, la distraction des terres agricoles à des fins urbanistiques est subordonnée à des règles draconiennes et ne peut se faire qu’avec l’aval des services centraux du ministère de l’Agriculture et du Développement rural. L’attente promet donc d’être longue pour les prétendants à ces logements RHP, qui croupissent depuis des décennies dans des conditions de précarité et de promiscuité lamentables. « Les pouvoirs publics se doivent de trouver une solution pour nous libérer de cette situation intenable, qui dure depuis plus de 50 ans », lance un résident de la cité précaire du village Biziou. « S’il y a des terrains pour construire des prisons, il doit y en avoir pour implanter des logements », renchérit un autre père de famille habitant la même cité.

 N. Maouche

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