Se justifiant avec les difficultés qu’ils affrontent pour approvisionner le marché local, les commerçants ambulants du marché de Aïn El Hammam augmentent exagérément leurs prix.
La demande en période de neige et de froid s’accroît pour plusieurs raisons dont l’éloignement du marché de gros et l’absence des ambulants étrangers à la région, connus pour casser les prix. Par ailleurs, ceux qui ont l’habitude de faire leurs emplettes en dehors de la commune, se retrouvent coincés sur place. Ils viennent alors, s’ajouter à la clientèle locale dont ils étoffent le nombre à la grande joie des vendeurs de fruits et légumes qui savent tirer leur épingle de ce jeu auquel ils sont habitués. Leurs invendus d’avant la tempête partent comme des petits pains à des prix inespérés, quelques jours auparavant. La clientèle se fait plus pressante. La difficile expérience des hivers des années 2007 et 2012 revient sur toutes les bouches dès que quelques flocons de neige blanchissent le paysage. L’approvisionnement du marché n’étant jamais sûr, chacun se presse pour se constituer quelques réserves qui lui permettront de faire face à une éventuelle pénurie. On ne demande même pas les prix. L’essentiel est de trouver des carottes même à plus de quatre vingt dinars ou la courgette à cent cinquante dinars et parfois plus. La peur de l’inconnu annihile toute tergiversation. Le fenouil de qualité médiocre est monté à soixante dix dinars au même titre que le navet, deux légumes qui n’arrivaient pas à se vendre à cinquante dinars, il y a quelques jours. Au rayon des fruits, les pommes, suivant leur calibre, ne descendent pas la barre des trois cents dinars hormis celles au diamètre d’une balle de ping-pong qui se négocient à cent vingt dinars. «Comment peut-on encore appelé pomme, un tel produit ? On devrait lui inventer un autre nom» ironise un client. Pour avoir des oranges grosses et juteuses, il faut aller au-delà de cent quatre vingt dinars. Une qualité que peu de gens approchent, préférant se rabattre sur celles à cents dinars, le kilo. Hormis les difficultés de circulation, la pénurie de carburant, ces montagnards qu’on semble oublier, et qui font face à toutes sortes de tracas voient, encore une fois, leur bourse mise à mal.
A. O. T.

