Les étudiants encore dans la rue

Partager

« Où va l’université ? » ou encore « Le savoir n’est pas une marchandise et l’université n’est pas une entreprise » sont quelques-uns des slogans scandés par les étudiants lors de la marche pacifique organisée, hier, à Béjaïa.

À l’appel de la coordination locale des étudiants de l’université Abderrahmane Mira, près d’un millier d’universitaires ont marché hier, de Targa Ouzemour jusqu’au siège de la wilaya où il y a eu des prises de parole. La mobilisation a pour but de forcer l’administration rectorale à prendre sérieusement en charge la plate-forme de revendications, à annuler les poursuites judicaires intentées à l’encontre de 17 étudiants et à sauvegarder les franchises universitaires. « Nous considérons l’accès au master pour tous comme un acquis mais nous attendons de la part de l’administration la satisfaction d’autres revendications légitimes », dira un animateur du mouvement estudiantin. Dans leurs discours, les animateurs du mouvement ont dénoncé l’appel aux forces de l’ordre par l’administration et les enseignants alors que les étudiants ont appelé au dialogue. Ils incombent les destructions des biens universitaires à l’administration car les étudiants, diront-ils, ne sont pas des voyous comme ne cessent de le chanter sur tous les toits les responsables universitaires. Ils exigent, en outre, des promesses concrètes par rapport aux revendications pour reprendre les études après des perturbations qui durent depuis le début de l’année universitaire. Après plus de quatre mois de grève et de gel des activités de l’administration rectorale, ponctués par des rassemblements, des marches et des sit-in, les étudiants disent avoir enregistré des avancées du mouvement contenues dans les résultats des différentes négociations, accès au master et réintégration des exclus, mais condamnent les pratiques machiavéliques de l’administration qui recourt à la violence telles que les agressions des étudiants, les dépôts de plaintes et l’intervention des forces de l’ordre à l’enceinte même de l’université. Pour essayer d’apaiser la situation à l’université de Bejaïa, tout le monde a tenté de mettre son grain de sel. Avant-hier, une délégation de parlementaires du FFS a été reçue par le ministre de l’enseignement supérieur à qui elle a présenté la situation qui prévaut à l’université de Bejaïa tout en plaidant la cause des étudiants plus particulièrement celle des exclus. Le ministre aurait rétorqué que la décision de réintégration revient au conseil scientifique. La seule solution est, pour le ministre, l’inscription de ces derniers dans d’autres universités car les enseignants de l’université de Bejaïa seraient contre leur réintégration. 

 A.   Gana 

Partager