Il est révolu le temps où le panier de la ménagère déborde de fruits et légumes, et ce, sans mettre à nu son portefeuille. Ces dernières années, le constat n’est plus le même au niveau des marchés hebdomadaires et autres épiceries. Une simple virée au marché de Sidi-Aïch désarçonne plus d’un, revenant bredouille après avoir contemplé une mercuriale peu clémente. La flambée des prix des fruits et légumes n’est pas prête de s’estomper, donnant même le tournis aux petites bourses qui voient de fait leurs maigres salaires s’effriter l’espace d’une semaine. Des prix hors de portée dépassant tout entendement. Le consommateur arrive à peine de couvrir le fond de son panier, se contentant de rationner ses achats avec minutie. Sur les étals, la pomme de terre, un tubercule tant prisé par le consommateur algérien, fait subir une véritable saignée aux ménages. Son prix avoisine les 80 DA le kg. Les autres légumes ne sont pas en reste ; la tomate est cédée au même prix que la pomme de terre, le piment est proposé au consommateur entre 130 et 150 DA, le poivron le talonne à 120 DA. Quant à la courgette, son prix ne cesse de faire voir de toutes les couleurs aux pères de famille, vu que son prix frôlait la barre des 250 DA il y a quelques semaines. Toutefois, ces derniers jours, son prix a connu une légère baisse pour atteindre les 180 DA. L’oignon fait, lui aussi, grincer les dents aux consommateurs, lui qui est proposé à 80 DA. Le marché des fruits et légumes connaît un coup de chauffe sans précédent en cet hiver maussade. L’oscillation des prix des denrées alimentaires n’est pas sans conséquence sur le moral des ménages, lesquels sont submergés par une facture de plus en plus lourde. La dérégulation du marché de l’offre et de la demande explique un tant soit peu ce dérèglement. Les observateurs avisés prônent une régulation du marché afin de couper l’herbe sous les pieds des spéculateurs. Ces derniers imposent leur loi en soufflant le chaud et le froid sur le marché des produits alimentaires, source de panique auprès des consommateurs. « Faire ses emplettes ces derniers temps n’est guère une partie de plaisir. L’envolée des prix des fruits et légumes nous laisse sans voix ! », s’exclame un père de famille.
Bachir Djaider