La campagne oléicole version 2014/2015 tire à sa fin dans la commune d’Ouzellaguen, une région qui recèle un important parc d’oliveraies. Les huileries, qui tournaient durant plus de trois mois à fond de train, s’affairent à triturer les derniers sacs d’olives arrivés tout droit des champs. «Au plus fort de la campagne, j’ai dû renforcer mes effectifs, en faisant appel à des ouvriers saisonniers pour augmenter la cadence de trituration et faire face à une demande très accrue. Nous avons été agréablement surpris par le volume des récoltes, qui ont largement dépassé nos espérances», déclare le propriétaire d’une huilerie établie à la périphérie d’Ighzer Amokrane. Cependant, «les rendements ont accusé un léger recul, comparativement à la saison passée», fait-il remarquer. À se fier à de nombreux témoignages recueillis auprès d’exploitants et d’oléiculteurs, les rendements se jaugent autour d’une moyenne de 15 litres par quintal. «Il n’y a pas de quoi faire la fine bouche, car nous savons, par expérience, que la productivité fluctue au gré des saisons», affirme, sur un ton condescendant, un fellah du village Boutagout. Il explique que l’évolution des rendements obéit à une règle quasi-immuable, en l’occurrence l’alternance. Un autre exploitant du village Khenfor, dans la vallée de la Soummam, atteste que le léger déclin de la productivité enregistré a largement été compensé par le volume des récoltes. «J’ai engrangé environ 5 quintaux de plus que l’olivaison écoulée. Cela annihile largement les 2 litres par quintal perdus cette année», souligne-t-il. Un paysan du village Ifri estime, pour sa part, que le déficit en pluviométrie qui a prévalu durant l’arrière-saison explique, dans une large mesure, cette tendance baissière. Mais qu’à cela ne tienne, puisque la satisfaction est sur toutes les lèvres. Un autre indice positif : le faible impact de la mouche à olive (Dacus). Ce parasite des cultures tant redouté pour ses effets dévastateurs a été signalé aux quatre coins de la commune ; néanmoins, l’infestation des baies est restée dans des limites modérées.Pour ces gens de la terre, la taille et l’entretien de l’olivier sont le meilleur gage de résultats et de pérennité de la filière. Pour les aléas, bon an mal an, ils ont toujours su composé avec.
N. Maouche
