La mendicité prend de l’ampleur

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La région de Bouzeguène connaît une amplification du phénomène de la mendicité ces dernières années.

En effet, partout dans la ville, surtout devant les lieux publics (mosquée, poste, banque et APC), des dizaines de mendiants, majoritairement étrangers à la région, envahissent les ruelles de la ville, chaque jour, pour faire l’aumône.

Naguère, point de mendiants à Bouzeguène, sauf à l’approche des fêtes religieuses, où des gens vraiment nécessiteux connus par tout le monde demandent l’aumône. Cependant, ceux qu’on croise aujourd’hui dans les rues sont des étrangers, venus de Bouira, de Bordj Bouaréridj, de Jijel et d’Alger, et n’ont rien de gens pauvres. «Je suis orpheline de père et de mère et mes frères m’ont mise dehors. Je n’ai aucun niveau d’instruction, j’ai quand même essayé de trouver un emploi comme femme de ménage mais on m’a dit qu’on exige au minimum un niveau de 9AF. Donc, je n’ai trouvé d’autres solutions que de mendier dans les rues», confie cette mendiante. Partout dans les rues de Bouzeguène, toujours le même décor.

Des jeunes femmes portant des bébés en plein froid, des femmes âgées, des hommes affichant une parfaite santé donc aptes à travailler, montrent des ordonnances aux passants, leur faisant croire que l’un de leurs enfants a besoin, en urgence, de tel ou tel médicament. «J’ai demandé à l’un d’eux de me remettre l’ordonnance pour lui acheter les médicaments et il a refusé.

Là j’avais tout de suite compris que c’était sa manière de récolter de l’argent. On est dans une période où on ne peut distinguer le vrai nécessiteux du faux ; c’est devenu carrément un job», dira un citoyen.

Alors que le vrai nécessiteux frappe à toutes les portes afin de trouver un emploi qui lui permettra de vivre dignement, ces gens «sans scrupule», ayant goûté à l’argent facile, continuent d’investir davantage les rues de nos villes. Plusieurs associations, comme «ASSA» du village Hora, activent à Bouzeguène dans le but d’éradiquer la pauvreté et aider ceux dont les revenus sont très faibles ou inexistants à avoir une vie décente.

Fatima Ameziane 

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