L'azérolier, un arbuste aux mille vertus ignoré

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On le rencontre partout, même si à une faible densité. Il arrive qu’il soit constitué d’un seul sujet sur une grande aire faite de forêt ou de maquis. Ll s’agit d’un arbuste ayant pour nom Azérolier. Si, en général, les gens l’appellent « zaârour » en kabyle et en arabe, ce même mot signifie parfois aussi les nèfles. L’azérolier, nom scientifique Crataegus azarolus, occupe les sommets et les crêtes d’Ath Lqsar jusqu’à Mesdour, et de Tamellaht jusqu’à Guerrouma, autant dire une bonne partie de la wilaya de Bouira. Se présentant sous forme d’arbuste épineux, ressemblant parfois à l’aubépine (idhmim), il s’en distingue souvent par un port plus haut (atteignant parfois 6 à 8 mètres) et par un houppier bien dégagé contrairement à l’enchevêtrement de l’aubépine. À partir du mois de septembre, les enfants se mettent à cueillir le fruit, azérole, une baie de couleur jaune verdâtre ou rougeâtre et de goût légèrement acidulé. Ce sont des sacs de 10 à 20 kg qui sont posés à même les trottoirs des villes de Sour El Ghozlane, Bouira, Lakhdaria, Aïn Bessem et dans d’autres localités, et que l’on propose aux acheteurs avec des mesures en verre, rarement en pesées. Pour 20 dinars, vous pouvez vous offrir un fruit presque « exotique » du fait qu’il n’est pas toujours visible aux alentours. Il est vrai que son utilisation n’arrive pas à s’industrialiser comme dans les pays de l’Europe méditerranéenne où il est transformé en confiture. En effet, cet arbuste, résistant à la sécheresse, se trouve sur les rives Nord et Sud de la Méditerranée. Dans notre pays, il tarde malheureusement à être valorisé. Pourtant, l’azérolier, comme l’aubépine, ont des vertus thérapeutiques avérés contre les troubles cardiaques, les insomnies, les spammes, la nervosité l’anxiété et autres pathologies. Les aménagistes, principalement dans le traitement des bassins versants contre l’érosion, proposent l’azerolier comme haie vive pouvant ceindre des plantations fruitières et même des reboisements forestiers pour les protéger du pâturage précoce. La résistance à la sécheresse de ce végétal est un atout majeur pour le planter dans des zones à pluviométrie réduite dans la cadre de la lutte contre la désertification. Dans certains pays, il est aussi utilisé comme porte-greffe pour obtenir des poiriers ou pommiers nains. Malheureusement, en dehors de sa présence sauvage sur les versants des montagnes, l’azerolier n’est ni cultivé ni produit en pépinière. Il est sans doute temps d’y réfléchir, particulièrement pour les jeunes qui se lancent dans la micro-entreprise. 

 N.M.Taous

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