Leur vie est cauchemardesque surtout pour les enfants en bas âge, qui souffrent de maladies et de malnutrition, car ils sont sous-alimentés.
En amorçant une rupture totale avec le mode de vie de leur ancêtres, fait de nomadisme, les quelques familles anciennement nomades, qui se sont sédentarisées il y a quelques années au village Azrou Kellal, situé à l’extrême Est du chef-lieu communal d’Ath Mansour, continuent de broyer du noir en voyant leur chance de bénéficier, un jour, d’un logement décent s’amenuiser avec le temps pour la simple raison que les programmes de réalisation de logements sociaux sont quasi-nuls dans cette municipalité à cause notamment du manque de poches foncières, qui permettraient à l’OPGI de réaliser de bons quotas de logements. N’étant pas propriétaires de terrains, ces familles se sont retrouvées obligées de squatter des lopins de terre appartenant au domaine des forêts, et sur lesquels elles ont élevé des taudis, réalisés avec des parpaings maladroitement superposés, et des objets hétéroclites, tout juste bons à se prémunir, un tant soit peu, contre les intempéries et le froid glacial qui balayent cette contrée déshéritée, qui continue malheureusement à être boudée par les transports en commun, d’où l’état d’isolement dans lequel se trouvent confinés depuis des lustres les quelques 500 habitants de ce village! Pour revenir à ces familles d’anciens nomades, lesquelles endurent les pires conditions de vie à cause de l’absence de logements décents qui pourraient les prémunir des déchaînements des éléments de la nature, celles-ci se trouvent doublement pénalisées. Premièrement, il n’y a pas, pour le moment, des quotas assez importants de logements sociaux au niveau de la commune pouvant les abriter ; et deuxièmement, ces familles ne sont pas propriétaires de lopins de terres qui leur permettraient de bénéficier de l’aide à l’habitat rural, appelée communément Fonal. C’est dire qu’elles sont prises entre le marteau et l’enclume. C’est à ce prix que ces citoyens, damnés et très pauvres au demeurant, voient, à chaque intempérie, les eaux de pluie inonder leurs modestes bicoques, lesquelles se transforment en bourbiers. Cela sans parler du froid givrant qui « s’y invite », alors que ces pauvres familles n’ont d’autres moyens de lutte contre ce froid que les feux de bois qu’elles allument à l’intérieur de leurs masures, comme jadis! La vie devient cauchemardesque surtout pour ces enfants en bas âge, lesquels souffrent de maladies et de malnutrition, car ils sont sous-alimentés. Les parents, analphabètes pour la majorité ne peuvent pas, vu les conditions précaires, leur offrir une vie meilleure, surtout lorsque l’on sait que les chefs de familles travaillent comme journaliers dans les carrières d’agrégat implantées aux alentours. « Les autorités et les ‘âmes charitables’ ne se souviennent de nous que durant le mois de Ramadhan ; après, nous sommes oubliés », regrette amèrement un habitant de cette localité.
Y. S.