Le syndicat des travailleurs de l’éducation de Bouira, affilié à l’union générale des travailleurs algériens (UGTA), sort enfin de son mutisme. Pour ce faire, il a organisé dans la matinée d’avant-hier, jeudi, une conférence de presse dans laquelle il est revenu sur la zone de turbulence que traverse actuellement le secteur de l’éducation nationale. L’un des points abordé lors de la conférence concerne la révision du statut particulier des travailleurs du secteur de l’éducation, lequel a été « ajourné » par la ministre de l’Education nationale, Mme Nouria Benghabrit. Cette dernière avait déclaré : « Je refuse de lancer la révision du statut particulier des travailleurs du secteur de l’éducation sous la pression ou avec précipitation afin d’éviter l’expérience de l’année 2012 ». Les conférenciers, sans aller complètement dans le sens de la ministre, qui avait indiqué que cette révision pourrait prendre cinq ans, diront : « cinq ans, c’est trop ! Cependant, s’il faut prendre une année, on ne voit pas d’objection à cela ». Et d’ajouter : « Notre position vise à éviter qu’il n’ait pas de victimes. On trouve anormal dans l’actuel statut qu’un professeur principal ou formateur soit au même rang que son proviseur ». Dans le même ordre d’idée, les orateurs joignent leur voix à celle de l’intersyndicale en demandant la révision de ce statut, dans le but, selon eux, de « donner plus d’équité et d’égalité à tous les travailleurs de l’éducation et qu’un adjoint de l’éducation puisse, un jour, accéder au rang de proviseur ». Pour eux, l’actuel statut bloque la progression professionnelle. Sur un plan local, ce syndicat dénonce vigoureusement « l’anarchie » qui prédomine, d’après eux, lors de l’élection à la commission des recours de la fonction publique dans la wilaya. Pour rappel, ces élections se sont déroulées en juillet dernier et ont été annulées par la suite pour cause de « quorum non atteint ». Le coordinateur local de l’UGTA réfute cet argument. « Il y a eu 66 candidats, ce qui prouve que tout le monde s’est porté candidat et que le quorum a été largement atteint. Car l’article 78 de la loi portant sur la fonction publique stipule clairement, qu’en cas de candidature uniquement pour les syndicats, il y aura un second tour. Dans notre cas, le quorum a été atteint. C’est une pure aberration », ont-ils dénoncé. Autre « incohérence » révélée et qui constitue, selon les intervenants, un « fait grave et inédit » à l’échelle de la wilaya réside dans le fait que « d’autres candidats ont posé leurs candidatures lors de la seconde élection, alors, qu’en principe, les mêmes candidats de la première élection doivent restés inchangés ». Les syndicalistes de l’UGTA ont également abordé la problématique des corps communs de l’éducation et les OP. « Malgré le fait que le gouvernement, à travers le Premier ministre, Sellal, ait présenté des propositions numérotées et programmées, nous ne pouvons pas attendre des années pour appliquer les augmentations résultant de l’abrogation de l’article 87 bis», ont-ils fait savoir. Affirmant que « les augmentations sur lesquelles nous nous sommes mis d’accord doivent être appliquées dans l’immédiat et non pas progressivement». Pour rappel, les revendications des corps communs de l’éducation nationale et des OP ont trait à la révision des statuts particuliers et des régimes indemnitaires les régissant, à la prime de rendement à raison de 40% et à l’intégration automatique de l’ensemble des travailleurs.
Ramdane B.