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“Oui pour le dialogue, mais…”

Le secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Salem Sadali, a déclaré, lors d’un point de presse animé hier en son siège qu’il est prêt à amorcer un dialogue avec la tutelle mais avec des conditions. «Nous ne sommes pas contre le dialogue mais à condition que ce dernier se fasse dans le cadre de la coordination intersyndicale réunie autour des revendications communes», a t-il souligné. L’orateur qui a relaté les circonstances qui ont conduit à la création de cette structure composée de cinq syndicats, à savoir le CLA, le SATEF, l’UNPEF, le CNAPEST et le SETE de Béjaïa, ajoute que son syndicat était au cœur de l’initiative afin de réunir tous les syndicats de l’Education autour d’une même plate-forme de revendication. Néanmoins, il estime que «le processus de dialogue initié d’une manière unilatérale par le ministère de l’Education, s’il méconnaît les revendications ne peut que conforter la coordination à maintenir son appel à la grève du 15 et 16 janvier prochains». Sadali, qui a plaidé pour l’ouverture d’un dialogue effectif entre la tutelle et tous les syndicats sans exclusion, ajoute «que dans sa logique le ministre a pour objet de diviser les rangs en choisissant uniquement deux syndicats». Il pense, que la tutelle doit appeler l’ensemble des syndicats activant sur la scène, «c’est une chance historique qui se présente au ministre pour répondre à toutes les revendications des structures syndicales».«La coordination intersyndicale de l’éducation»,soutient-il, «est un médiateur représentatif pour amorcer un vrai dialogue». Tout en réaffirmant son adhésion au mot d’ordre de grève lancé par cinq syndicats pour le 15 et 16 janvier, le secrétaire général du SATEF dira, «qu’il n’est pas question de faire marche arrière». Commentant la grève illimitée lancée par le SETE de Tizi Ouzou pour le 9 janvier, le porte-parole du SATEF croit que l’objectif de cette action est de torpiller les grèves du 15 et 16 annoncées par cinq syndicats. «C’est une grève à blanc puisqu’elle coïncide avec l’Aid et Yennayer».Avant de conclure, M.Sadali a rappelé les points figurant dans la plate-forme de revendications transmise au ministère de l’Education le 2 janvier dernier, telles que l’augmentation des salaires pour toutes les catégories de travailleurs, promulgation des statuts particuliers pour les travailleurs dans le cadre du statut général de la fonction publique, retraite totale à 100%,ainsi que le libre exercice syndical et du droit de grève. A une question inhérente à la situation du secteur de l’éducation au niveau local, Sadali a indiqué qu’un rapport détaillé sur la situation a été transmis au nouveau directeur de l’éducation de la wilaya de Tizi Ouzou. Le document en question met en exergue tous les problèmes et les différentes préoccupations de tous les travailleurs de l’Education.De son côté, le bureau de l’UNPEF de Tizi ouzou met en garde, dans une déclaration rendue publique hier, les travailleurs de l’Education «contre la manipulation orchestrée par un syndicat-maison», allusion faite au SETE, qui a appelé à une grève illimitée à compter du 9 janvier. L’UNPEF écrit «qu’il ne sait plus sur quel pied danser surtout après la naissance de l’inter syndicale qui revendique les vrais et légitimes droits des travailleurs». Cette structure pense que le vrai problème de l’Education n’est pas la prime de scolarité ni celle de rendement, mais “le vrai problème est plus profond». Il est question plutôt, déclare l’UNPEF «de revoir les salaires de l’ensemble des travailleurs sans distinction, enseignants -corps communs, et ce, dans le cadre de la révision du statut général de la fonction publique». Le syndicat de Hassan Sarni, a réitéré ainsi l’appel aux enseignants pour adhérer au mouvement de protestation du 15 et 16 janvier prochains. L’UNPEF, conclut que «c’est l’unique chance de réussite de nos revendications et c’est cela qui fait peur aux opportunistes de tous bords».

M.Ait Frawsen

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