Le débrayage d’une journée renouvelable, auquel a appelé le Cnapeste a été largement suivi à Boumerdès. Les lycées ont massivement répondu à ce mot d’ordre, avec un taux de 96 %, puisque sur 42 établissements secondaires, 41 étaient hier paralysés, a précisé un représentant local de ce mouvement syndical, M. Si Youcef. Il précisera : « sur une centaine de collèges de ce même département, 70 ont adhéré à ce débrayage, alors que le nombre d’écoles primaires en grève s’élevait à 80 sur un total de 380 ». Ayant fait cette fois-ci cavalier seul, sans avoir participé au débrayage de l’intersyndicale des 10 et 11 février derniers, le Cnapest-élargi a démontré encore, localement, sa capacité de mobilisation des enseignants, notamment au niveau du cycle secondaire. Au chef-lieu de la wilaya et dans les villages côtiers voisins, à l’instar d’El kerma et Corso que nous avons visités, les lycées étaient pratiquement vides. Quelques vacataires seulement ont assuré leurs séances. « L’on ne peut guère en vouloir à ces derniers, puisque leur recrutement est temporaire, en échange d’indemnités payées par heure », nous dira-t-on. La majorité des lycéens ont donc rebroussé chemin, peu avant 8h 30. Aucun professeur n’est venu faire la classe les élèves. C’est le même constat dans de nombreux lycées, CEM et écoles primaires dans les importantes circonscriptions de la wilaya, comme Boudouaou, Dellys et Bordj Ménaïel. « Toutes ces grèves perturbent notre scolarité d’autant que les professeurs se contentent juste après de dicter leurs cours pour terminer le programme, sans se soucier de notre capacité d’assimilation », nous diront plusieurs élèves. D’autres nous confieront qu’ils profitent de pareilles circonstances pour suivre des cours de soutien. Les parents d’élèves quant à eux espèrent que le ministère de tutelle trouve au plus vite un terrain d’entente avec l’ensemble des syndicats de l’éducation, qui insistent sur la prise en charge totale de leur plateforme de revendications socioprofessionnelles.
Salim.Haddou