Dernièrement, le ministère de l’Agriculture, via des placards publicitaires, a informé la population sur les précautions à prendre pour éviter une éventuelle contamination par la grippe aviaire. Le problème est d’importance car cette maladie qui peut se transmettre à l’homme, est mortelle. Nous remarquons malheureusement que toutes les mesures ne sont pas prises, afin d’éviter que le mal que l’on dit localisé seulement en Asie, n’atteigne nos contrées. La première recommandation qui est “d’éviter tout contact avec les oiseaux sauvages… et leurs déjections”, doit, en premier lieu cibler les populations fréquentant les champs. Ce sont les villageois qui sont le plus exposés au contact avec les oiseaux sauvages, soit lors de parties de chasse, soit lors du ramassage des olives ou autres travaux des champs ; c’est dans les campagnes, aussi, que se trouve l’essentiel des élevages de poulets. Or, il s’avère que l’information n’est pas arrivée chez ces paysans ni par voie d’affichage ni par un autre moyen? Les éleveurs de poulets, ne semblent pas être au courant du risque qu’ils encourent pour leur santé d’abord, puis pour celle de leur concitoyens. Dans les marchés ou même sur les routes, notre attention est attirée par ces vendeurs de poulets abattus et déplumés sur place. Avec un équipement douteux, ces bouchers ambulants tuent les volailles puis les trempent dans une eau chaude, gluante, pleine de sang et de déjections de poulets, le même liquide est utilisé jusqu’à la fin du marché. Les prix proposés en deçà de ceux affichés dans les boucheries, attirent les petites bourses, surtout que la viande rouge n’est pas accessible à tous, ce qui, cependant, ne peut justifier que l’on mette en danger la vie des citoyens. En ces périodes de fêtes, les volailles sont très demandées et le risque s’accentue, car si les poulets du marché sont abattus devant nous, que savons-nous des conditions d’abattage de ceux vendus dans les boucheries ? Passent-ils par des abattoirs contrôlés ? Mystère, la vigilance de tous est de mise et le problème concerne tout le monde (éleveurs, services d’hygiène, citoyens). Il y va de la santé de tous.
Nacer Benzekri
