La culture céréalière marque le pas

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Les surfaces agricoles consacrées à la culture des céréales ont accusé un sensible repli au cours de ces dernières années à Béjaïa.

En effet, à se fier à une source de la Direction des services agricoles (DSA), les surfaces emblavées sont passées, en l’espace de quelques années seulement, de 10 mille hectares à moins de 7 mille hectares pour la présente campagne de labours-semailles. Cette évolution à la baisse, nous informe-t-on, a affecté l’ensemble des graminées cultivées sur le territoire de la wilaya de Béjaïa, à savoir le blé l’orge et la vesce-avoine. Les efforts de soutien consentis par les pouvoirs publics en direction de cette filière stratégique n’ont manifestement pas eu raison de la désaffection de bon nombre d’agriculteurs, lesquels ont préféré l’option de reconversion. La mise en place d’un guichet unique, la fourniture de semence certifiée et de fertilisants, en passant par l’octroi de crédits de campagnes et tant d’autres facilitations n’ont pas réussi à stopper l’abandon de la culture des céréales. Un agriculteur de la région de Kherrata soutient que les charges grevant l’exploitation rendent aléatoire la rentabilité de l’investissement. « La céréaliculture est une filière très contraignante, prenante et nécessitant un investissement conséquent. Si, en cours de route, une maladie quelconque, comme la fusariose, s’invite dans votre champ, ce sont vos chances de rembourser le crédit bancaire qui sont mises à mal », affirme notre interlocuteur, reconverti depuis trois ans dans l’arboriculture fruitière. Un autre agriculteur de la région d’Amizour soutient que l’aléa climatique est le principal facteur qui pousse ces gens de la terre à tenter d’autres expériences. « Dans nos contrées, la culture des céréales est de type pluvial. Nous sommes donc à la merci d’une nature capricieuse, et il suffit que les pluies ne soient pas au rendez-vous pour voir tous vos efforts réduits à néant », dira-t-il. Toutes les circonscriptions, signale-t-on, sont peu ou proue touchées par ces reconversions  en cascade. « Il y a des agriculteurs qui ont réduit leurs surfaces emblavées au profit de l’arboriculture, tandis que d’autres ont préféré troqué carrément cette filière, pour investir dans l’oléiculture ou l’agrumiculture », confie un céréaliculteur de Tazmalt. « La conduite d’un verger d’agrumes ou d’oliviers est tellement plus aisée, moins risquée et donc plus rentable. Je suis certains que d’autres agriculteurs ne manqueront pas d’emboiter le pas à leurs devanciers », conjecture-t-il. Enfin, nous apprenons d’un responsable de la DSA qu’un projet portant acquisition de 280 mille plans d’oliviers certifiés est en cours d’exécution. « Nous avons lancé les consultations pour la fourniture de ces plants, lesquels seront distribués pour l’ensemble de nos communes, principalement celles à vocation oléicole », déclare notre interlocuteur.

 

N. Maouche 

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