Déboisement à outrance

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La déforestation va bon train. Depuis la fin de l’hiver passé, les tronçonneuses n’ont pas cessé de gronder. Les arbres tombent par centaines et personne ne peut mettre le holà à ce massacre qui ne dit pas son nom. Les gens se chauffent au bois car les autres combustibles sont hors de prix. Le mazout a atteint des prix exorbitants, le chauffage à l’électricité est devenu inabordable si bien que les gens se rabattent sur la forêt. L’été durant, les tronçonneuses électriques rivalisent de puissance. Le chêne est le plus prisé car il offre des braises de qualité qui mettent du temps à s’éteindre. Les forêts sont clairsemées et reculent de plus en plus. Quant à remplacer ce qu’on a coupé, on en a cure. L’érosion, c’est l’affaire des autres. Pour le moment ce qui importe c’est de se préparer pour l’hiver. Que faire face à ce phénomène ?Parler d’interdiction, dans ces cas, serait occulter la triste réalité à laquelle font face les habitants des montagnes. Beaucoup de ces bûcherons d’occasion sont au courant du mal que l’on fait à la forêt mais ont-ils un autre choix lorsque le seul moyen de faire face aux rigueurs de l’hiver réside dans le chauffage au bois ? Ils ont essayé tous les autres combustibles. Du gaz butane au mazout, en passant par l’énergie électrique, rien n’y fait. Les prix ont vite fait de dissuader les plus nantis. Un fonctionnaire, père de famille ne peut pas se permettre quatre fûts de fuel par mois, au prix total de plus d’un million de centimes. Ne pouvant payer un ouvrier, il coupe lui-même son bois, durant ses week-end ou ses congés. Un père de famille nous avoue qu’il se chauffe au mazout mais qu’il a toujours une réserve de bois pour les cas extrêmes. “Ce qui s’est passé l’an dernier doit nous servir de leçon et s’il y a rupture de stock, je me rabattrai sur la cheminée”. Les citoyens, malgré toutes les assurances des autorités, pensent que l’approvisionnement, en fuel et en gaz butane reste aléatoire en période de neige. Où est la solution, alors ? Devons-nous continuer à voir nos forêts dépérir sans un geste? Ce qui a été épargné par les incendies de l’été, n’échappe pas à la scie, en hiver. Les campagnes de reboisement tardives et limitées n’ont pas fait leurs preuves jusqu’à maintenant. Le gaz naturel, s’il arrive à temps, représente la seule solution pour venir en aide aux citoyens et participer à préserver ce qui reste de nos forêts. Ce qui n’est pas négligeable. La protection de l’environnement ne doit pas s’arrêter aux campagnes sporadiques et autres spots publicitaires mais se traduire dans les faits.

Nacer Benzekri

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