L’abondance des oiseaux migrateurs comestibles, cette année, a aiguisé la convoitise de beaucoup de jeunes de la localité de Chorfa, lesquels s’adonnent à la chasse de ce gibier à la chair exquise. En effet, ces oiseaux ne sont autres que les grives et les étourneaux, qui écument toute la région de la vallée du Sahel, en voltigeant, ici et là par gros essaims, surtout dans les oliveraies où ils picotent les olives, leur aliment préféré! Bien évidemment, cela ne laisse pas indifférents les jeunes gens notamment, lesquels les prennent en chasse par moyen de filets, de pièges à oiseaux et même avec de la colle à rats avec laquelle ils induisent l’Alfa! La « rafle » peut s’avérer abondante, du moment que ce gibier est présent en exubérance. Ces petits chasseurs se gavent de la chair très bio de ces oiseaux vivant dans la nature. Dans les familles, l’on affectionne beaucoup cette volaille, laquelle est une source non négligeable de protéines notamment, et est considérée comme un « succédané » aux autres viandes qui se vendent très cher. Néanmoins, quelques petits chasseurs malins ne se contentent pas de « rôtir » ces oiseaux pour les manger, mais bien plus ; ils procèdent à leur vente tout bonnement dans la rue, histoire d’empocher quelques sous. Enfin, cela reste proportionnel au nombre d’oiseaux vendus. Et c’est ce que nous avons constaté au chef-lieu, où des jeunes ont aménagé des points de vente sur les accotements de la RN26 qui passe par cette localité. Ces jeunes, bien inspirés au demeurant, ont eu la brillante idée de vendre les grives et les étourneaux…vivants, afin qu’ils soient abattus juste avant le moment de les rôtir ou de les cuire! En effet, encagés et bien vivants, ces oiseaux suscitent la curiosité des passants, qui s’arrêtent pour les contempler. Ils sont très beaux à voir avec leur plumage magnifique! Ils voltigent dans les cages, en attendant un preneur. Côté prix, les vendeurs les cèdent à 150 da l’oiseau! « Ah, c’est trop cher! Je voudrais en acheter quelques-uns mais à 100 da l’oiseau, si c’est possible! », propose un père de famille qui tentait de négocier avec le marchand. Celui-ci est resté intransigeant sur les prix: » Cela ne m’arrange pas! Les filets sont trop chers, et ils se déchirent au bout de deux ou trois chasses! Désolé…! », rétorque-t-il. Sur une petite table, quelques grives abattues sont proposées à la vente à…100 da l’unité.
Y. Samir