C'est une véritable catastrophe écologique que nous avons constatée, la semaine écoulée, au lieu-dit Passala, un hameau situé à la sortie Ouest du chef-lieu d'Ath Mansour.
En effet, nous sommes tombés par pur hasard sur une gigantesque nappe de margine visqueuse et très concentrée, laquelle s’est formée dans une retenue d’un ruisseau qui parcourt cette localité. Le spectacle, désolant au demeurant, dépasse tout entendement: C’est une véritable mare de margine très concentrée qui stagne sur une bonne surface. Elle était tellement lourde qu’elle coule très lentement sur une distance de 3 Kms pour déboucher, en amont, sur l’oued Amarigh ! Ce liquide, très polluant, passe par des oliveraies en menaçant des dizaines d’oliviers d’anéantissement ! Cela sans évoquer le danger qui plane sur les animaux, comme les batraciens, les tortues, les oiseaux,… qui pourraient mourir sous l’effet de ce déchet hautement toxique. De ces lieux où stagne cette nappe impressionnante de margine, il se dégage une forte odeur infecte de ce liquide qui se trouve là depuis des mois, mélangé aux eaux usées! Les fortes odeurs repoussantes se répandent à des dizaines de mètres à la ronde, pour « enivrer » les narines des riverains, indisposés par ce marécage de margine. Toutefois, le plus frappant dans tout cela, ce sont ces citoyens qui habitent à proximité de ces lieux pollués, lesquels n’ont pas bougé le petit doigt afin d’alerter les autorités communales sur cette catastrophe écologique, qui menace leur vie même! On dirait que ces ménages se sont « accommodés » de cette situation périlleuse et dommageable à plus d’un titre pour leur santé et surtout à celle de leurs enfants! Dans ces lieux, il n’y a pas uniquement cette mare de margine très concentrée, qui demande des mois, voire même des années, pour sa dilution par les eaux pluviales, mais il y a aussi le grignon broyé qui est déposé en grande quantité. Ce déchet solide, résultant de la trituration des olives, est amoncelé en monticules ici et là et se trouve même transformé en « macadam » avec lequel un sentier, qui passe par là est revêtu pour le désembourber! À la lumière de ce constat, il n’est nullement judicieux de parier que cette situation désastreuse n’est due qu’à l’incurie des propriétaires des huileries implantées dans la commune, lesquels frappent contre le mur toutes les règles du cahier des charges régissant cette activité très polluante. Il est clair comme l’eau de la roche que ces huileries ne possèdent pas de bassins de décantation pour l’épuration de la margine, laquelle est évacuée à l’état à travers des rigoles vers les ruisseaux et les rivières. Cela n’a d’autre qualificatif que de crime contre l’environnement.
Y. Samir

