Des enseignants de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou ont marché hier dans l’enceinte de la faculté de droit de Boukhalfa. Une action rehaussée par un sit-in devant la direction de la faculté afin de dénoncer la situation socioprofessionnelle des enseignants de l’université locale et d’afficher l’adhésion du secteur de l’enseignement à la grève des enseignants entamée le 11 février dernier. C’est à l’appel du conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) section de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou que les quelque 200 enseignants ont marché hier à l’intérieur de la faculté de droit à Boukhalfa. Les enseignants, ont entamé leur action depuis le portail principal pour faire le tour des allées de la faculté. Ceci, avant de se réunir devant l’administration pour un sit-in. Les participants à l’action ont adhéré au mouvement afin de dénoncer la situation jugée «chaotique» de l’enseignant universitaire, et de l’enseignement en lui-même au sein de l’université. Les protestataires ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire «Les enseignants de l’université = le bouc émissaire de l’administration et de la tutelle», «Les enseignants de l’université sans domicile fixe». Ou encore «l’enseignant à l’université = 47000 da -25000 da de location = 22000 salaires de misère» et «non à l’anéantissement de l’université et à la détérioration de l’enseignement». La veille, les enseignants de la faculté de droit ont gelé les examens du premier semestre. Une façon pour eux d’exprimer leur adhésion au mouvement de protestation qui secoue l’université depuis maintenant plusieurs jours. Car il est important de rappeler dans ce sillage que l’action vient rehausser le mouvement de grève entamé depuis le 11 février dernier par des enseignants de l’université sous l’égide du même syndicat. Elle a été décidée, lors de la dernière assemblée générale du Cnesto tenue à l’auditorium de Tamda où un plan d’action a été tracé pour hausser le ton. C’est d’ailleurs dans ce cadre là que les enseignants prévoient d’autres mouvements de protestation si la tutelle venait à ignorer encore leurs revendications. La prochaine action consiste en effet en une autre marche prévue le 2 mars prochain depuis le campus de Hasnaoua 1 vers le siège de la wilaya. Ceci, alors que les enseignants appellent pour la journée du 9 mars, à un sit-in devant le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. C’est dire la volonté des protestataires à aller au bout de leurs actions jusqu’à satisfaction complète de leur plate-forme de revendications. Le Cnes avait condamné lors de son assemblée générale à Tamda «l’exclusion de la section de l’université de Tizi-Ouzou de la mission d’évaluation des carences au niveau des structures de l’université locale, menée le 16 février dernier par une délégation de la tutelle et les responsables de l’UMMTO alors que cette opération a été arrachée par le Cnes» souligne-t-on dans le plan d’action. Les enseignants ont aussi condamné le report du conseil national d’une semaine, et dénoncé les conditions dans lesquelles travaillent les fonctionnaires et les étudiants et de la situation d’insécurité qui prévaut à l’universsité de Tizi-Ouzou en général. Dans le plan d’action aussi, le Cnes a averti quant aux manœuvres d’intimidations et pressions contre les enseignants grévistes. Lors d’une autre Ag initiée hier à Boukhalfa, le Cnes a tenu à souligner sa volonté d’élargir le mouvement aux autres universités sur le territoire national. Les représentants du syndicat expliquent d’ailleurs que les revendications du Cnesto seront mises à la disposition de tout enseignant voulant intégrer le mouvement.
T. Ch.