La visite médicale plus chère

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Comme obéissant à un rythme immuable, chaque début de nouvel an est synonyme de hausse quasi généralisée des prix.

Comme si les innombrables ajustements opérés tout au long de l’année, n’ont pas suffi à enfoncer le pauvre consommateur dans les abysses de la misère et de la précarité. C’est, pour ainsi dire, un véritable nivellement par le bas, dans la mesure où les hausses salariales consenties au profit des travailleurs, sont vite rattrapées par la spirale inflationniste, devenant ainsi nuls d’effet.

La dernière hausse en date dans la région d’Akbou touche un domaine aussi vital que sensible : la santé.

Il en est ainsi des honoraires médicaux de la plupart des praticiens privés. Ils ont enregistré une embardée de 20 à 30%, passant de 600 à 800 da pour un généraliste et de 1000 à 1200 da pour une consultation spécialisée. «À croire qu’ils se sont donné le mot.

Les toubibs qui ont maintenus leurs tarifs inchangés sont minoritaires, mais gageons qu’ils ne tarderont pas à emboîter le pas à leurs confrères», suppute un père de famille du quartier Guendouza. «Le comble, s’indigne un malade chronique du lotissement Sidi Ali, c’est que ces médecins n’ont même pas jugé utile d’informer préalablement leurs patients de ces augmentations intempestives». On peut légitimement s’attendre à ce que le renchérissement des honoraires médicaux aurait pour corollaire de décourager le malade à se rendre chez son médecin, et à céder à la tentation de l’automédication.

«Sans le vouloir, les médecins sont en train de pousser le patient à la consommation de médicaments sans prescription. Cette pratique, et on ne le dira jamais assez, est très nuisible», alerte un professionnel de la santé publique officiant dans la région.

D’aucuns estiment la responsabilité présumée des praticiens n’invitent pas moins à mettre à l’index les pouvoirs publics, lesquels ont maintenu la nomenclature des honoraires médicales inchangée depuis 25 ans.

«Si les médecins privés n’en font qu’à leur tête, c’est parce que la fonction de régulation et de contrôle des prix, dévolue à l’Etat, est défaillante», tranche un jeune fonctionnaire d’Akbou. «Sinon, s’interroge-t-il, comment expliquer que la CNAS continue d’appliquer ces tarifs dérisoires et dépassés ?».

 N. Maouche

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