L’association Azaghar au rendez-vous

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La date symbolique du 21 février marque la journée internationale de la langue maternelle qui promeut la diversité linguistique et culturelle dans le monde. L’association Azaghar du village Tidjounane, étant à ses premiers pas, n’est pas restée indifférente, tenant elle aussi à marquer l’événement par l’organisation d’une conférence-débat sur le sujet susdit. La salle des spectacles de la maison de jeunes de Chemini a abrité avant-hier, une conférence animée par l’écrivain et poète Rachid Oulebsir, dont le thème principal est la langue maternelle et le patrimoine immatériel. Le conférencier a passé en revue l’histoire et la civilisation berbères, mettant l’accent sur la nécessité d’enrichir et de préserver en même temps la langue amazighe.  

« Les langues constituent l’un des instruments les plus puissants pour préserver et développer notre patrimoine matériel et immatériel. Il est grand temps que les nations comprennent que la diversité linguistique est plus qu’une richesse », rappel Rachid Oulebsir. Quant aux outils de préservation d’une langue menacée par l’extinction, l’enseignement constitue un rempart sans égal pour pérenniser toute langue. Son usage au quotidien lui confère un gage de survie et de longévité. Tamazight, une des plus anciennes langues, est le théâtre d’un réel combat mené sans relâche par des férus de l’identité amazighe, laquelle a survécu contre vents et marées. D’autant plus, un peuple ne peut exister sans avoir une langue propre à lui, car cela dénote d’une indépendance culturelle et cultuelle. L’association Azaghar, qui n’a pas encore soufflé sa première bougie, tente tant bien que mal d’enrichir et de combler le vide culturel si criant dans la localité de Chemini, et ce, en organisant des cycles de conférences dans l’objectif d’insuffler un nouvel élan et une nouvelle dynamique pour la culture d’une manière générale. « Il est grand temps de sortir des sentiers battus pour enfin dépoussiérer la culture en lui redorant le blason. Susciter le débat est notre cheval de bataille, pourvu que les gens accordent un regard consciencieux pour la culture et le savoir », préconise F.

Chaibi, président de cette association.  Il y a lieu de rappeler que la date du 21 février passe souvent inaperçue sans qu’on lui attache crédit. La journée internationale de langue maternelle a été proclamée par la conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en novembre 1999. La date du 21 février a été choisie comme référence en hommage aux étudiants tués par la police à Dacca (aujourd’hui la capitale du Bangladesh), dont le seul crime est d’avoir manifesté pour que leur langue maternelle, le bengali, soit déclarée deuxième langue nationale du Pakistan de l’époque.

Bachir Djaider

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