Le mouvement de grève qui paralyse partiellement le secteur de l'éducation de la wilaya de Bouira n'a pas laissé indifférente l'association nationale des parents d’élèves de la wilaya.
Ainsi et après avoir dénoncé dans un premier temps, le recours à la grève des syndicats de l’éducation comme unique moyen de revendication, l’association nationale des parents d’élèves (ANPE), bureau de Bouira, est encore une fois revenue à la charge et condamne désormais «l’exclusion systématique» des associations des parents d’élèves du processus du dialogue, initié par les responsables du ministère de l’Education nationale. Réuni en séance extraordinaire, le bureau des associations des parents d’élèves de la wilaya de Bouira a examiné profondément la situation qui prévaut au niveau du secteur de l’éducation dans la wilaya et ses répercussions sur la scolarité des enfants. «Le mouvement de grève des enseignants qui perdure compromet l’avenir de nos enfants», notent-ils dans une déclaration rendue publique jeudi dernier et signée par M. Rabah Tebbal, président de ladite association. D’après les rédacteurs de la déclaration, le dialogue entre le ministère et les syndicats de l’éducation n’a pas servi à grand-chose et peine toujours à porter ses fruits sur le terrain. «Une grève illimitée est déclenchée depuis le 16 du mois en cours par certains syndicats, notamment le Cnapest-Elargi, pour des revendications socioprofessionnelles dont certaines sont légitimes. Pour répondre à ces actions, la tutelle a ouvert les portes du dialogue, sans toutefois arriver à satisfaire ces revendications», ont-ils écrit. Plus loin encore dans sa déclaration, la même association dénonce ouvertement la non-implication des associations des parents d’élèves à ce dialogue qualifié de «sourd et dont le partenaire essentiel, qui est l’élève à travers ses parents, n’a jamais été associé». «Toujours dans ce dialogue à huit clos, où chacun parle d’une langue différente et où chaque partie accuse l’autre de mauvaises intentions, nous savons aujourd’hui que nos enfants sont victimes et otages d’une situation dont ils ne sont nullement responsables», ont-ils ajouté. Dans la foulée, les rédacteurs de cette missive remettent littéralement en cause le combat des syndicats de l’éducation ainsi que les différents processus de réformes entamés par les responsables du secteur, en dressant un tableau peu reluisant de la situation pédagogique et éducative de l’enseignement en Algérie. «Hormis le côté matériel et infrastructurel, notre école se trouve dans une situation catastrophique. Un pays ne peut être ni stable ni développé si son école se trouve dans une telle situation», a-t-on souligné. Et de conclure en interpellant les hautes autorités du pays, afin d’intervenir et mettre un terme à cette situation. «L’association nationale des parents d’élèves condamne cet état de fait et interpelle de la manière la plus urgente les hautes autorités afin de prendre les décisions nécessaires et adéquates pour faire sortir le secteur de l’éducation de cette impasse et libérer nos enfants de cette situation», souhaitent-ils. Pour rappel, les membres de l’association en question avaient mis, au début du mois en cours, devant leurs responsabilités et les travailleurs du secteur de l’éducation et le ministère de tutelle. En direction du ministère de l’Education nationale, les membres de la fédération avaient invité le département de M. Benghabrit à «instaurer un dialogue permanent avec les parties concernées» mais aussi à «sévir en cas de non-respect des lois et règlements régissant le secteur de l’éducation». Histoire de dire que les vertus du dialogue sont importantes, mais qu’il faut savoir aussi se montrer ferme. Et à l’adresse des travailleurs, enseignants, personnels technique et administratif, la même association a demandé de ne pas recourir systématiquement à des mouvements de grève où, souvent, leurs enfants sont utilisés «comme moyen de pression». C’est la raison pour laquelle la même association n’a pas hésité à agresser leur conscience. Il s’agissait surtout d’insister sur le fait qu’avant d’être des travailleurs de l’éducation, ils sont d’abord des parents d’élèves. D’où l’invitation à afficher d’abord leur disponibilité en tant que partenaire social dans le règlement des conflits sociaux.
O. K.