À l’appel du collectif autonome des enseignants, plusieurs dizaines d’enseignants et de travailleurs de l’université Akli Mohand-Oulhadj de Bouira se sont rassemblés, dans la matinée d’hier, au niveau de la faculté des sciences de la nature et de la vie (SNV) de la même université. Cette nouvelle action de protestation se tient en guise de dénonciation et de solidarité avec leur collègue, une enseignante de la faculté des SNV, agressée la semaine dernière par un étudiant. Ce dernier devait être introduit devant le conseil de discipline de la même faculté durant la journée d’hier. En effet, de nombreux enseignants de différents départements et facultés ont observé un deuxième sit-in de protestation. «C’est un acte impardonnable et injustifié», dira un enseignant, tout en dénonçant l’agression dont a été l’objet une enseignante à l’intérieur de l’enceinte universitaire. «Nous réclamons l’application de la plus lourde peine sur cet étudiant et qui, à votre information, n’est pas à son premier acte de violence», nous dira un autre enseignant protestataire. D’après notre interlocuteur, «l’étudiant agresseur n’en est pas à son premier acte, il a insulté l’année dernière une enseignante. L’étudiant est passé plusieurs fois en conseil de discipline, mais malheureusement et à notre grande déception, aucune sanction n’a été prononcée contre lui, comme l’exige la réglementation. Cet étudiant se croit intouchable, la preuve il n’a même pas assisté au conseil de discipline d’aujourd’hui, dont il est le principal accusé !». Il est utile de rappeler qu’au début de la semaine dernière, une grève ouverte a été enclenchée par les enseignants de la faculté SNV, en signe de solidarité avec leur collègue. Une grève de trois jours a été observée, par ailleurs, par l’ensemble des enseignants de l’université. Dans une requête adressée aux différents responsables de l’université et dont nous détonons une copie, le corps professoral a dénoncé l’insécurité et exige le renforcement des conditions de sécurité. «Il faut agir contre ce genre de dépassements qui sont devenus monnaie courante au sein de notre université. Les responsables de l’administration doivent nécessairement agir contre ce fléau qui gagne du terrain et qui détruit les valeurs académiques de notre université», affirme un autre enseignant. D’autres ont souligné que les agressions verbales et physiques à l’égard du corps enseignant se multiplient avec l’arrivée de chaque période d’examens. «Ils veulent installer un véritable climat de terreur, et ce, afin d’empêcher les enseignants de faire convenablement leur travail, notamment en ce qui concerne l’évaluation des notes ainsi que la surveillance des examens !», se désole un autre professeur. D’après les déclarations des intervenants, une rencontre qui a regroupé les représentants des enseignants et le recteur de l’université a eu lieu, dimanche dernier, au niveau du siège du rectorat. D’après ces derniers, le premier responsable de l’université serait favorable à l’ensemble des revendications soulevées par le corps des enseignants. «Le recteur de l’université s’est montré favorable à l’application de l’ensemble des recommandations et des revendications soulevées par notre mouvement», a-t-on déclaré.
O. K.