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Chemini compte les dégâts

Plusieurs localités de la daïra de Chemini ont subi d’énormes éboulements qui inquiètent les populations locales. Autre conséquence des violentes intempéries de ces derniers jours, plusieurs axes routiers ont été dégradés à plusieurs endroits. Rien que dans la commune de Souk-Oufella, deux gigantesques éboulis se sont produits au cours de la semaine dernière aux lieudits Djamaa Migour, reliant le village Mezgoug au chef-lieu de la commune de Souk-Oufella, et Laazib Touazi. Le talus surplombant ce dernier tronçon de route a cédé en bloc, causant des fissures importantes à trois maisons. La première, en cours de construction, située en contrebas de la chaussée, serait à l’origine de cette catastrophe, après des travaux de terrassement entrepris par le propriétaire. Les deux autres maisons, appartenant à deux frères, sont sérieusement menacées, d’autant plus que les deux familles n’ont pas les moyens de se loger ailleurs. Le patio de l’une des deux habitations ressemble à un champ de bataille et le balcon menace de s’écrouler à tout moment. «Nous vivons la peur au ventre. Chaque soir, nous sentons le mouvement du sol. Nous craignons pour notre vie et celle de nos enfants», nous dira, désespéré le propriétaire de la maison sinistrée. Les terrains longeant la chaussée, à gauche comme à droite, témoignent de l’ampleur du glissement de terrain. D’énormes cratères déchirent le sol de bout en bout. Non loin de là un château d’eau et une ligne électrique de haute tension menacent de céder à tout moment. Devant le danger, la route reliant Boumelal à Takrietz est fermée à la circulation automobile, ce qui oblige les usagers à prendre un autre chemin, à savoir celui de Taghrast. «Nous avons dépêché les services de SUC et de STP pour constater les dégâts sur les lieux. Un rapport a été remis au service concerné de la wilaya. Une commission ad hoc se déplacera au cours de cette semaine sur les lieux du sinistre», affirme Z. Adjou, premier magistrat de la commune de Souk-Oufella. Cependant, chaque commune de la daïra de Chemini a eu son lot de désolation. La route communale reliant les deux localités de Tibane et Souk-Oufella n’est pas en reste. Les précipitations très importantes de ces derniers jours ont entraîné un glissement de terrain qui a tout emporté sur son passage. «C’est un miracle qu’il n’y ait pas eu de pertes humaines. A quelques minutes près, un drame aurait eu lieu. La coulée de boue a tout emporté dans son sillage», précise S. Khicha, chef de la daïra de Chemini. Malgré le travail sans relâches des agents de la commune pour dégager la route, la boue continue à dévaler la pente. «Nous avons sollicité les éléments de la protection civile afin de provoquer les chutes des pierres qui risquaient de se produire à tout moment, et ce en procédant à des jets d’eau à forte pression», dira notre interlocuteur. Au village de Djenane, la route traversant celui-ci de bout en bout a connu des dégradations importantes sur une vingtaine de mètres. Des dépressions ont lacéré une partie de la chaussée, causant par conséquence des fissures à deux grandes bâtisses érigées en bas de la route. Les dangers liés aux catastrophes naturelles sont légion dans la région d’Ath Waghlis et Ath Mansour, et si rien n’est entrepris par les autorités, la population locale risque de se retrouver coupée du monde. La forte saturation des sols en eau fait que des volumes considérables de terrain cèdent et dévalent les pentes. Et la complexité géologique des terrains concernés par les éboulements et les glissements rend délicat le diagnostic du phénomène. La prévention des risques et la protection des populations nécessitent, au moins pour les sites les plus menacés, des études et des explorations délicates et coûteuses. La diversité des phénomènes de mouvements des terrains implique que des mesures très spécifiques soient mises en œuvre pour chaque cas. Sur un autre registre, la question lancinante de l’assurance des habitations et de l’assurance vie est plus que jamais d’actualité. La multiplication des catastrophes en tous genres impose de facto à tout un chacun de penser à la nécessité de contracter une assurance-vie et une autre pour les biens immobiliers.

Bachir Djaider

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