Est-il logique et compréhensible qu’une ville comme Béjaïa, ancienne capitale du Maghreb au temps des Hammadites, grand pôle industriel doté d’un port- le deuxième du pays en matière de trafic de marchandises-, d’un aéroport international et d’une grande gare ferroviaire, soit, à chaque grandes précipitations, coupée d’Alger et des autres villes du pays situées sur le côté Ouest ? Trois jours durant, les automobilistes venant d’Alger ou des autres villes de l’Ouest, comme Tizi-Ouzou, Bouira, Akbou ou Sidi-Aïch, et voulant rejoindre l’ancienne capitale des Hammadites, doivent se livrer à une véritable gymnastique en passant soit par la route d’Oued Amizour, où il faut parcourir une trentaine de kilomètres, soit en empruntant le sentier de chèvres qui relie El-Kseur à Toudja par Berchiche pour ensuite rejoindre la RN 12 au niveau de Oued Ghir, en empruntant le CW 43. Le tronçon du sens unique d’El-Kseur, dit le tunnel vert, long de 4 à 5 Kms seulement, se trouve inondé à chaque tombée de pluie ; et à chaque fois, on évoque le débordement de l’Oued Soummam comme une fatalité contre laquelle on n’y peut rien faire. Or, ce tronçon est souvent inondé même quand il n’y a pas de débordement de l’Oued Soummam. À cet endroit, le terrain est plat et gorgé d’eau. Et comme les eaux de pluie n’ont plus où ruisseler, elles stagnent sur place jusqu’à ce qu’il ait évaporation ou absorption par les entrailles de la terre, ce qui dure en général trois à quatre jours. Pendant ce temps, les travailleurs de la vallée boudent leurs lieux de travail et le port reste à l’arrêt. Ce phénomène d’inondation du sens unique d’El-Kseur est récurrent. Il se produit trois à quatre fois par an. A-t-on vraiment réfléchi à une solution adéquate pour parer à cette situation ? Pourquoi ne pas surélever ce tronçon d’un mètre ou d’un mètre et demi avec des matériaux convenables et le soutenir par des murets en béton, ou alors pourquoi ne pas mettre le paquet, comme cela s’est fait ailleurs, en réalisant un viaduc sur le long du tronçon inondable ? Ça coûtera ce que ça coûtera, mais Béjaïa, ville d’art et de culture et grand pôle industriel, mérite ce sacrifice de la part de l’Etat.
B. Mouhoub
