A l’instar de toutes les agglomérations de la wilaya de Tizi-Ouzou, Ain El Hammam, voit son paysage « gastronomique » s’élargir de jour en jour. Même s’il est difficile de trouver un restaurant convenable, on ne risque pas de rester sur sa faim, tant les gargotes foisonnent. Depuis quelques années, elles viennent supplanter le restaurant traditionnel que ne fréquentaient auparavant, que les fonctionnaires des administrations et les voyageurs de passage. Le déclin de certains commerces a conduit la plupart de leurs propriétaires à se reconvertir dans la restauration rapide, plus rentable semble-t-il, avec une nouvelle clientèle, affamée, à toute heure du jour. Le nombre de ces établissements de « casse-croûte à toute heure », paraît démesuré pour une petite ville où on en recense plus d’une dizaine, auxquels viennent s’ajouter autant de restaurants. Cependant, il est difficile de distinguer les uns des autres si ce n’est par le menu. Les chawarmas, inconnues chez nous, il y a quelques années, deviennent incontournables, comme coupe-faim des passants, attirés par cette viande qui exhale des odeurs qui vous donnent l’eau à la bouche. Cependant, si la saveur du produit est vantée par les consommateurs, les conditions de sa cuisson laissent à désirer. La viande accrochée à un appareil, posé sur une table, est si proche du trottoir qu’elle manque d’effleurer les passants. Exposée aux poussières et aux gaz d’échappements, la viande continue de rôtir, non loin d’un trottoir boueux et poussiéreux à souhait. On ignore les conditions de la préparation puisque personne n’accepte de vous laisser jeter un regard à son « laboratoire », de l’arrière-boutique, caché par un rideau à la propreté douteuse et servant, à l’occasion, d’essuie main. Si certaines gargotes offrent des semblants de tables aux consommateurs, les autres préfèrent servir sur le trottoir, faisant l’économie d’un espace utilisé pour la préparation de frites, des salades et autres condiments qui doivent accompagner la chawarma. S’il est difficile de mettre sur le même pied d’égalité l’ensemble des restaurateurs, on ne peut nier que pour la plupart, les conditions d’hygiène qui prévalent dans la plupart de ces commerces sont loin d’être celles que les services sanitaires aimeraient trouver. Les voyageurs et les travailleurs qui ne peuvent se rendre chez eux pour le déjeuner, sont contraints de se restaurer dans des pizzerias et autres établissements où comme on dit « on mange sur le pouce ». Il faut reconnaître que certains, peu nombreux faut-il le signaler, ne ménagent pas leurs efforts pour accueillir leur clientèle dans des conditions qui peuvent être qualifiées de « satisfaisantes ». Personne ne doit, en revanche, tergiverser sur l’hygiène des lieux où une intoxication peut survenir à tout moment.
A.O.T.
