Bien que l’engouement pour l’Internet n’ait en rien diminué les cybercafés ne sont plus aussi nombreux qu’il y a deux ou trois ans. Tour à tour, ils ferment boutique ou se reconvertissent dans des créneaux plus rentables. A Ain El Hammam, le même constat demeure valable pour les kiosques téléphoniques qui, téléphone mobile oblige, n’attirent plus la foule comme auparavant. En ville, il n’en reste plus que quelques uns. Alors qu’il n’y a pas si longtemps, on en trouvait à tous les coins de rue. « Ils ne devraient, pourtant, pas désemplir, vu que les jeunes sont de plus en plus nombreux à être initiés à l’informatique. », signale un gérant qui précise que « pour attirer, la clientèle, nous baissons au maximum, le prix de l’heure de connexion. » « A soixante dinars l’heure, on rentre à peine dans nos frais. Pour nous en sortir, on ne devrait pas descendre au dessous de soixante quinze dinars les soixante minutes » nous confie Arezki, l’un des plus anciens et dont le cyber se trouve au centre ville. Il est aussi, l’un des rares exploitants à détenir une autorisation d’exploitation. « Les particuliers paient l’abonnement à 2100,00 dinars par mois alors que pour le même service, un cyber doit s’acquitter de dix mille dinars», précise-t-il. Il ajoute que « l’amortissement du matériel qui doit être rénové constamment et les autres charges, inhérentes à l’exploitation de nos commerces multiplient les dépenses auxquelles on doit faire face. » Pour joindre les deux bouts, la plupart des cybercafés multiplient les prestations de service. En plus de la photocopie et de la saisie de textes, les gérants aident des collégiens à faire de la recherche, sur Internet, pour leurs exposés. Cependant, il faut noter que la loi interdit aux mineurs, l’accès à ce genre d’établissement. Les gérants sont, pour cela, unanimes à dire que les jeunes surfent sous leur surveillance. Quant à la rareté de la clientèle qui n’afflue qu’en certaines occasions, telles les périodes des résultats des examens, elle serait due au développement rapide de l’Internet qui a atteint les villages les plus reculés. Il reste que la pénétration de l’Internet dans les foyers, bien que loin d’être satisfaisante, a peut-être, contribué à restreindre le nombre d’internautes qui fréquentent les cybercafés. Au même titre que les kiosques téléphoniques, mis sous l’éteignoir par le téléphone mobile, les cybercafés commencent à s’essouffler, annonçant leur disparition progressive.
A.O.T.