La colère des éleveurs et agriculteurs, qui se sont réunis dans la matinée d’avant-hier dans la petite salle de la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, était grande et leur désarroi immense.
Les délégués de cinq Wilaya à savoir : Tizi-Ouzou, Boumerdès, Bouïra, Béjaïa et Bordj Bou Arreridj se sont donné rendez-vous à Tizi-Ouzou à une rencontre professionnelle en présence du DG de l’ONIL, de l’UNPA et de la DSA pour dénoncer et accuser haut et fort les responsables de la chambre de l’agriculture locale et d’une seule voix, criaient : « Chambre d’agriculture, barra ! ». Dans leurs interventions, chacun y va de son style pour descendre les responsables locaux de ce secteur, particulièrement le Directeur de la Chambre de l’agriculture, à l’exemple du président du conseil régional interprofessionnel du lait, M. Rabah Ougmat qui a enflammé la salle en accusant ouvertement le Directeur de la chambre de l’agriculture de Tizi-Ouzou. Ils n’ont pas cessé de crier leur mécontentement à l’égard de ceux qui sont censés défendre cette agriculture pour s’auto suffire en produits alimentaires « Oui pour une production nationale et non pour l’importation de produits agricoles » crient-ils en faisant allusion à l’oignon importé d’Espagne, aux fruits exotiques, etc. Quant au prix du lait de vache « il n’est plus question qu’il continue avec le prix actuel. Nous exigeons une révision à la hausse ! » Les différents intervenants ont soulevé les problèmes et non des moindres de la profession : « Le prix de revient du lait de vache est de 70 DA, son prix de vente est de 36 DA ». Les subventions aux agriculteurs et éleveurs ne sont versées qu’après 5 ou 6 mois alors que la poudre de lait est payée d’avance pour la même période. Les crédits d’accompagnements sont disparates d’une filière à une autre « c’est injuste ! ». Chebah Rachid, dans la foulée et la colère s’est emporté en brûlant sa carte d’éleveur délivrée par la chambre de l’agriculture. La date du dimanche 8 mars est retenue pour un rendez-vous à l’UNPA (centre ville) pour se rendre à la Chambre de l’agriculture et récupérer les dossiers et faire dégager le directeur car « notre pays est bourré de barrons de tous bords ! » Le passage suivant illustre amplement l’état dont se trouve le secteur et le souci de ces derniers : « … Nous voulons vous faire parvenir sans feinte et sans détour, la sinistre nouvelle de la condamnation à mort par contumace de l’activité d’élevage en général et bovins laitiers en particulier programmée par ceux-là mêmes auxquels vous confiez les rênes de la régulation des produits agricoles de large consommation … une cagnotte de trois milliards de dollars destinée à la relance de l’agriculture par la réorganisation et la rénovation des circuits… ». Le rendez-vous est pris pour dimanche prochain pour régler le compte avec la chambre de l’agriculture et le 19 mars est retenue pour une grandiose marche à travers les rues de Tizi-Ouzou pour crier « Halte à l’injustice ! Halte à l’exploitation des fellahs ! » Nous avons approché M. Nekab Djamel D G de l’ONIL pour connaître sa position : « Je suis là pour écouter les doléances des agriculteurs et éleveurs. Ce qui est fait. Elles seront transmises à qui de droit, au Ministre de l’agriculture qui est habilité à prendre des mesures adéquates. Je serai encore présent le 12 mars pour assister au conseil régional de l’interprofessionnelle du lait ( CRIL).
Arous Touil