D’anciennes huileries mises à l'index

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Nous avons constaté, dernièrement, la coloration en brun foncé des eaux de l'oued Tiksighidène, qui traverse la commune de Chorfa (50 Kms à l'Est de Bouira).

Cette couleur est due à la forte présence de la margine, un déchet toxique, déversée en grandes quantités par les huileries implantées dans la région. Voulant savoir un peu plus sur ce sujet, nous avons pris attache avec le service de l’environnement et de l’hygiène de l’APC de Chorfa. Là la chargée de l’environnement nous explique :  » Cette margine est déversée par les anciennes huileries et celles qui ne sont pas encore régularisées. Celles-ci sont implantées dans les localités parcourues par l’oued Tiksighidhène, à savoir Takerboust, Selloum et Chorfa. Ces unités de trituration des olives ne sont pas équipées de bassins de décantation, car elles ont commencé leur activité il y a des décennies sans avoir l’aval des différentes parties qui octroient le quitus après enquête d’impact sur l’environnement ». Notre interlocutrice poursuivra dans le même sens : « Pour ce qui est des nouvelles huileries, celles-ci ne peuvent pas actionner leurs machines sans le OK de l’APC, de la Direction de l’environnement et de celle de l’hydraulique, lesquelles mènent une enquête préalable pour la simple raison que cette activité est polluante. En ce qui concerne les anciennes huileries, nous allons les régulariser et faire signer à leurs propriétaires, avant la prochaine campagne de la cueillette des olives, une convention concernant l’épuration des déchets liquides à leurs niveaux. Ceux qui manqueront à cette convention verront leurs presses fermées tout simplement ! ». Par ailleurs, et contrairement aux idées reçues, la margine est un déchet hautement polluant. Selon la chargée de l’environnement, « la margine est constituée d’acides gras. Déversée, elle flotte en surface des cours d’eau en empêchant les rayons solaires de pénétrer dans les profondeurs des eaux, ce qui constitue une menace pour la faune et la flore aquatiques. Même les plantes et les animaux vivant sur la terre ferme se trouvent menacés par ce déchet acide. Elle regorge également de matières organiques qui, en se décomposant, deviennent toxiques », explique-t-elle, en n’omettant pas de soulever cette inquiétante menace qui pèse toujours sur la nappe phréatique, dont la commue de Chorfa regorge, « par l’infiltration de la margine, et même par les eaux usées qui sont déversées dans le lit de l’oued Tiksighidène. Car la nappe est, en moyenne, à seulement 2 mètres du sol dans notre commune, riche en ressources hydriques », constate notre source.

Y. Samir

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