Le legs jalousement gardé

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C’est hier, samedi, que les associations culturelles TIDDAS et UDEM NTEZDEG, en collaboration avec le comité du village Aït Saïd, ont célébré la Journée internationale de la femme. Un riche programme était au menu des festivités qui ont débuté dès 09h, au foyer de jeunes du village. Il fut entamé par une  brillante élève du village, Sadaoui Ounissa, qui a présenté l’historique de la date du 8 mars dans le monde et tous les droits que la femme a acquis d’année en année. Plusieurs femmes artisanes sont venues exposer leur savoir-faire : bijoux, ceintures en laine, chaussettes, chaussures, burnous et robes traditionnelles. Divers plats traditionnels spécifiques à la région étaient également proposés à la dégustation. « Dans la région, coudre et cuisiner font partie de nos tâches quotidiennes. Chaque fille doit savoir au moins coudre ses robes et celles de ses sœurs et préparer la galette, le couscous et plusieurs sortes de gâteaux », nous dira avec fierté Sabrina, l’une des organisatrices. L’exposition a duré toute la journée au foyer de jeunes du village. Les enfants de la chorale du village ont rendu hommage à leurs mamans et à toutes les femmes en interprétant deux belles chansons. Plusieurs enfants, dont une petite fille d’à peine cinq ans, du village Houra, ont fait vibrer l’assistance avec des poèmes qui ont ému aux larmes les petits et les grands. Le jeune public a également eu sa part des réjouissances, avec un spectacle de magie, suivi de chants traditionnels puis de représentations théâtrales. Le clou de la cérémonie fut le mariage traditionnel qu’ont mis en scène les jeunes du village en prenant soin du moindre détail. La mariée, Kenza, la tête ornée d’un foulard rouge en satin, portant des bijoux en argent et vêtue d’un burnous traditionnel fut emmenée à dos de cheval, suivie de tous les villageois pour rejoindre le domicile de son mari, Fouad. Le cortège est passé comme le veut la tradition, par Thadjmaat, au lieudit ’’Elvir’’. S’en suivra le rituel du henné sous les youyous et les chants de femmes, avec la musique de la troupe d’Idheballène. « Même dans la réalité le mariage à Aït Saïd a gardé sa touche traditionnelle. Mis à part le cortège qui est de nos jours constitué de voitures, toutes les autres coutumes sont toujours respectées et suivies à la lettre », nous dira une vieille femme du village. A l’occasion de cette célébration du 8 Mars, les initiateurs n’ont pas oublié Nna Thadahment qui va très prochainement fêter ses cent ans. Un vibrant hommage lui a été rendu et un prix lui a été donné. Un grand nombre de personnes non résidentes au village, bien informées de la tenue de ces festivités, depuis Yennayer, sont venues participer à la fête et profiter de ces moments de joie et de convivialité avec les villageois d’Aït Saïd. « Ce genre de cérémonies  joue un double rôle : marquer l’événement et réunir les villageois à fin d’encourager la cohésion sociale », dira un membre de l’association TIDDAS.

Fatima Ameziane.

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