Le fourrage inabordable

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Les éleveurs de bovins et d’ovins se plaignent des prix, disent-ils, jamais atteints auparavant par le fourrage et les autres aliments du bétail.

Plus que les hivers précédents, cette année est particulière, surtout que l’hiver est long et la demande en la matière, s’est accrue. Les paysans qui en utilisent en grandes quantités regrettent de ne pouvoir réaliser des bénéfices en fonction de l’investissement. «Nous arrivons tout juste à nous en sortir». Des arguments battus en brèche par les bouchers qui justifient la hausse des prix de la viande par «les coûts des bovins, trop élevés, que les éleveurs mettent sur le marché.» Il est vrai que les uns et les autres ont l’habitude de se renvoyer la balle, tout en gonflant leur tiroir caisse. «Il est difficile de faire face à la situation, surtout pour ceux qui pratiquent l’engraissement, obligés de confiner leurs bêtes jusqu’à la vente» nous confie un paysan, habitué à engraisser quelques bêtes en prévision de l’Aïd. Les producteurs de lait cr&ucirc,; leur emboîtent le pas pour se lamenter, à leur tour, des prix de tous les types d’aliment de bétail utilisé par la profession.

Les revendeurs d’aliment du bétail ne cachent pas que leurs prix sont dictés par ceux pratiqués au niveau des marchés de gros. «Combien voulez-vous qu’on vende la vesce qu’on paie à 170,00 dinars ?», nous informe l’un d’eux qui nous donne les prix qu’il pratique en ce moment. L’un d’eux nous cite, à titre d’exemple, la paille, pratiquement utilisée comme litière, qui est cédée à 1200,00 dinars la botte alors que le quintal d’orge importé vaut 3200,00DA contre 3800,00 DA pour le produit local. Les producteurs de lait, bien qu’aidés par l’état se plaignent tout autant que leurs collègues auxquels ils emboîtent le pas pour dénoncer, à leur tour, les prix de tous les types d’aliment de bétail utilisés par la profession. Même si les chiffres exacts ne sont pas disponibles, on peut sans risque de se tromper, affirmer que la région de Ain El Hammam est l’une des plus grosses productrices de lait frais de vache. Par ailleurs, on retrouve beaucoup d’éleveurs pratiquant un élevage familial, de veaux, disséminés aux quatre coins de la commune. Personne, parmi toute la corporation ne s’investit dans la production de fourrage dans la région de Ain El Hammam. Ceux à qui nous avons demandé les raisons de cette carence, nous répondent que «l’acheter du côté des plaines nous revient moins cher.»

A.O.T.

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