Construire son logement, par les temps qui courent, devient de plus en plus pénible, particulièrement pour les fonctionnaires ou les petits salaires qui placent, en l’aide de l’état à l’habitat rural, leur seul espoir de s’en sortir. Dans la commune de Ain El Hammam où des logements sociaux ne voient le jour qu’une fois tous les dix ans, le recours à l’auto construction, avec l’aide de l’état est de plus en plus fréquent. Les centaines de citoyens qui en ont bénéficié à ce jour, ont fait des émules. Les derniers bénéficiaires, tout autant que les nouveaux postulants, regrettent que le montant de l’aide qui leur est allouée par la caisse nationale du logement (CNL) demeure le même depuis plusieurs années alors que les coûts des matériaux de construction ne cessent de grimper. Jusqu’à maintenant, les décideurs n’ont jamais pris en compte les difficultés imposées par le relief des régions montagneuses aux bâtisseurs en général. Lorsqu’il s’agit de constructions étatiques, les projets sont évalués en prenant en compte le surcoût induit par les terrassements et autres murs de soutènement qui absorbent une grande partie des crédits débloqués. Les citoyens, dans la même situation, se doivent eux, de grignoter dans les soixante dix millions de centimes qui leur sont alloués, pour divers travaux nécessaires avant le démarrage de la construction proprement dite. Les frais de terrassement, englobant un engin de travaux publics et plusieurs camions pour évacuer les gravats représentent parfois, plus de l’équivalent de la première tranche, débloquée par la CNL. Pour prétendre à la tranche suivante, il va falloir faire face aux prix des matériaux de construction et de la main d’œuvre, très coûteuse. Payer un maçon et son aide à plus de 3200,00 dinars par jour, pour une durée d’au moins un mois et demi, représente une fortune pour un simple journalier ou agent de bureau qui doit se plier, également, au dictat des revendeurs de matériaux de construction. Le camion de sable à vingt cinq mille dinars, le sac de ciment qui ne descend plus à moins de cinq cent dinars (500,00), sans parler de la brique, du bois de coffrage et autres qui achèvent le peu d’économies accumulées durant des années. Ce qui expliquerait le retard que certains mettent pour terminer leur habitation. Pour avoir droit aux tranches suivantes, l’auto constructeur est « sommé » de terminer l’extérieur de sa maison. Il n’a donc, d’autre choix que de s’endetter pour plusieurs années, avant de terminer son logement. « Comment voulez vous construire, ne serait-ce qu’une petite maison avec toutes ces dépenses ? Les premiers travaux qui ont englouti la première tranche et toutes mes économies, m’ont laissé sur la paille » nous confie un bénéficiaire qui, comme tous les autres demande la révision de « cette bourse pour l’habitat rural ».
A.O.T.