Si on entend ici et là des projets accordés aux villages de la commune, il n’en est pas de même d’Ihatalène, toujours enclavé. Certes, une piste de trois kilomètres a été ouverte depuis quelques années, mais elle demeure impraticable notamment après les pluies hivernales qui lui ont causé beaucoup de dégâts en charriant des tonnes de terre sur cette » chaussée ». » Quand il pleut, on est condamné à rester au village. Nos véhicules peinent à monter cette piste semblable à un chemin muletier. Et en été elle se transforme en tourbillons de poussière. Et dire que nous sommes en 2015. En somme, cinquante trois ans après l’indépendance, on est encore à l’ère primitive « , pestera ce membre du comité de village qui nous dira que toutes les démarches ont été faites pour qu’elle soit bitumée, en vain. » Nous ne demandons pas la lune. C’est tout juste du goudron », soulignera la même personne. Dans cet ordre d’idées, cette dernière évoquera le hameau d’Iâmichithène entièrement isolé. » Les habitants de ce hameau recourent encore à des civières pour évacuer leurs malades et les femmes qui vont accoucher », poursuivra notre interlocuteur. » Imaginez que cette piste n’est même pas revêtue en gravier zéro 40. Si cela continue, nous passerons à des actions radicales », ajoutera un autre représentant du village. Si ce manque leur empoisonne leur quotidien, l’alimentation en eau potable n’est pas en reste. » Même en hiver, on achète de l’eau. C’est incroyable. On ne comprend pas pourquoi notre village est sanctionné de la sorte », enchaîneront nos deux interlocuteurs. Selon ces derniers, les autorités leur ont promis de prendre en charge ces doléances, mais concrètement, ils ne voient rien venir. Par ailleurs, ils soulèveront le problème des nouvelles habitations dépourvues du courant électrique. » Ces habitants recourent au transport de cette énergie par câbles chez des voisins parfois dont les maisons sont situées à plus de cinq cents mètres. Et ils souffrent des chutes de tension quasi-quotidiennes », nous apprendra le premier représentant du comité de village qui demandera aux autorités de les prendre en charge dans le programme d’électrification rurale comme cela est le cas dans de nombreuses communes de la wilaya. Nos interlocuteurs souhaitent qu’une oreille attentive les entende et intervienne pour améliorer leur quotidien. Disons que ce village touché par un gigantesque glissement de terrain en 1974 avait été presque rayé de la carte. La plupart de ces occupants l’avaient quitté et ce n’est que ces dernières années que certains ont choisi d’y revenir.
A. O.
