Les pro-Benflis tirent sur Ouyahia et les archs

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C’est ce qu’a voulu faire entendre Saïd Bouhedja, membre de l’exécutif du FLN qui a tenu, hier, une réunion de clarification avec les militants et les élus de son parti à Tizi Ouzou. Cette réunion, qui a nécessité le déplacement d’un membre de l’exécutif national, est perçue par certains observateurs comme étant une démarche pour préserver l’unité des rangs du parti. Celui-ci est sérieusement gangrené par une déchirure, où deux ailes s’opposent à propos du retrait des élus. Une tendance qu’a voulu justement minimiser M. Bouhedja qui a insisté sur l’imminente promulgation dudit décret. Cette bataille intense a été, hier, illustrée par des contradictions dans les propos tenus par le mouhafedh, M. Arbouche, et l’émissaire du parti, M. Bouhedja. Si le premier a défendu crânement son refus de s’allier dans la démarche du chef du gouvernement, le deuxième est allé très loin en confirmant l’imminente dissolution des APC/APW. “Le décret est en phase de préparation, vous serez avertis de sa promulgation deux ou trois jours à l’avance pour que vous puissiez vous retirer avec les honneurs”, lâcha M. Bouhedja à l’adresse de ses élus.Mais ce qui était à retenir de cette réunion, ce sont les attaques en règle des militants FLN à l’encontre des archs et du chef du gouvernement. “Se sont deux entités minoritaires sur tous les plans qui ont engagé le dialogue, source de cette situation politique très difficile”, tempêtent-ils.M. Bouhedja, qui a tenté de freiner ses militants dans leurs réquisitoires contre les archs et M. Ouyahia, s’en prendra aux “partis dits de la mouvance démocratique qui ont failli à leur mission. Pis, ceux-ci ne se réfèrent jamais aux lois et règlements des collectivités pour gérer celles-ci”.Revenant sur le déroulement des élections d’octobre 2002, M. Arbouche a avoué que “le FLN avait cédé 13 municipalités de Tizi ouzou au profit du FFS pour lui permettre de jouer le jeu politique sur le terrain électoral”, une révélation qui vise à diminuer le degré d’ancrage du FFS dans la région. Cela va assurément provoquer la révolte de la direction de ce parti qui se considère le mieux loti en Kabylie.Le FLN qui prétend “détenir le sort et l’avenir de la nation” avec une majorité des sièges à l’APN et au gouvernement (14 ministres), “est prêt à affronter les prochaines échéances électorales”, dont il pense toujours “rafler la mise”. Cette déclaration de M. Bouhedja sonne comme une douce mélodie à l’adresse de ses militants plus que jamais inconciliables avec la question du retrait.Le chargé de la communication du FLN qui a refusé de répondre à notre question relative à la probable dissolution de l’APN et à l’organisation d’élections générales, a abordé, par ailleurs, le brûlant sujet des hydrocarbures. Il insistera à ce propos sur le fait que le FLN s’oppose à la privatisation de Sonatrach et des richesses pétrolières du pays. Concernant la proclamation de Yennayer, journée chômée et payée, M. Bouhedja rétorquera que cette journée doit rester dans son aspect rituel que le peuple algérien célèbre avec “du couscous et du poulet”. Autant dire que seuls les partis prônant les spécificités régionales du pays sont à même de porter haut les aspirations du peuple.

M. A. T.

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