La hache de guerre n’est pas encore enterrée au sein de la maison fln. On n’en veut pour preuve que ce qui s’est passé hier à Tizi-Ouzou. Saïd Bouhadja dépêché à partir d’Alger afin de superviser la réunion, n’a pu contenir les attaques et l’offensive en bonne et due forme des fidèles de l’ancien secrétaire général du parti d’Ali Benflis. Ces derniers ont prouvé une fois de plus leur attachement à leur candidat à la dernière présidentielle, en développant les mêmes thèses et arguments. Ainsi, ils ne reconnaissent ni la direction actuelle du parti, ni la coalition gouvernementale, et encore moins le dialogue qui se déroule entre le chef du gouvernement et une délégation du mouvement citoyen.Ceux qui se sont vite — trop vite — prononcés sur l’enterrement et la fin du conflit au sein du fln doivent revoir leur copie. La fracture pré-présidentielle n’avait rien d’anecdotique, mais elle était programmatique et très grave. Les militants qui avaient soutenu avec zèle la candidature de Benflis en avril 2004,et avaient déployé toute leur energie durant la campagne électoral étaient porteurs d’un projet politique et d’ambitions. Croire que tout ce beau monde allait rentrer à la maison au lendemain de la défaite du chef est d’une naïveté déconcertante.Il est évident qu’étant « repêchés », ils tenteront de travailler afin de renverser la vapeur et créer petit à petit un rapport de force qui leur serait favorable. Cette stratégie n’est évidemment nullement improvisée, elle est au contraire mûrement réflichie et planifiée. Elle consiste à se forger au sein des structures du parti et parmi les militants l’image de l’aile dure. Cela est d’autant plus possible que les redresseurs sont emportés par un vent de génorisité et de « khaoua ». Une fois cette image consacrée, tous ceux qui ont prêté allégeance à Bouteflika après sa victoire se retourneront une fois de plus contre lui. C’est à ce moment et ce n’est qu’à ce moment que le « rassembleur », le « sauveur » réapparaîtra sur la scène politique. Il est souhaitable que cette apparition du « Mehdi » se fasse à la veille des élections présidentielles de 2009.
Ch. Amayas