C’est le statu quo à Azazga

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Un impressionnant dispositif policier était déployé hier mardi, devant le siège de l’APC d’Azazga. Deux jours après l’installation du maire par les services de sécurité la tension reste palpable et le même dispositif  n’a pas bougé d’un iota. Un peu plus loin sur la placette de la ville, de nombreux citoyens ont pris place en face des policiers sans qu’il y ait le moindre incident. Une forte musique résonnait, des chansons de Matoub et d’Oulalhou emplissaient l’espace. Un air trompeur, donnait l’impression d’une fête qui nous fait rappeler les jours de festivités commémorant des personnes ou des dates, comme à l’accoutumée. Certains se permettant de danser, même à l’intérieur du café certains policiers sirotaient leur café. On avait  l’impression d’un film qui se préparait dont les figurants attendaient le coup de clape-main  pour annoncer le début de la scène. Devant le siège, des policiers veillaient au grain sur l’édifice, et en face des citoyens criant leur colère. Tel était le décor toute la journée à Azazga. En dehors de cet espace, tout le monde vaquait à ses occupations. Un bémol quand même, les accès au siège étaient tous bloqués par des pneus et on ne pouvait y accéder qu’à pieds En réalité la situation se cesse de s’envenimer entre les anti maire et les pour. Selon un citoyen, les uns se réunissent en haut de la ville, au cimetière de Tadart, et les autres à Tizi Bouchène, et chacun peaufine ses plans. Pour les uns, tant que le maire est à l’intérieur, la contestation ne baissera pas et s’amplifiera certainement davantage.

Les travailleurs, les autres victimes de la contestation

« Pour pouvoir espérer l’établissement d’un quelconque papier, il faut partir aux communes voisines. J’ai été hier au siège de l’APC pour une simple légalisation, rien à faire. C’est le même cas à l’antenne de la mairie située près de l’ancienne poste. J’ai dû partir jusqu’aux Aghribs pour légaliser mes papiers », dira en substance un citoyen d’Azazga. Il sera difficile donc pour un citoyen d’avoir une quelconque prestation de service. Qui en est responsable ? Les deux parties se rejettent la responsabilité. En tout cas, pour les travailleurs et pour les contestataires devant le siège, c’est la faute au dispositif policier  installé devant le siège. On se rappelle que les travailleurs au début de la protesta affichaient une banderole où il était écrit : « Vaut mieux la faim que le retour du maire ». Mais le langage a évolué pour responsabiliser la police de l’état des choses. D’ailleurs, le premier jour, quand la police avait installé le maire, les travailleurs ont choisi d’abandonner leur poste que d’être sous les ordres de l’actuel maire, diront certains. Pour d’autres, les travailleurs avaient et ont toujours peur de représailles et ont été priés de dégager l’espace.  Des affirmations des uns et des autres, et la part de vérité est que le citoyen paie les conséquences.  

Le spectre du pire plane

Plusieurs citoyens rencontrés sur place préconisent la sagesse car si pour le moment rien de grave n’est à signaler dans quelques jours le pire est à craindre. Des deux côtés, on ne veut pas fléchir et la position extrême est de mise. Certes les pro maire ont annulé une marche prévue pour le lundi passé mais les réunions continuent de s’organiser afin de maintenir la pression et peut-être décider d’autres actions et passer au pire. En tout cas, aucun dialogue ne semble aboutir. D’ailleurs, pour certains citoyens « cet état des lieux ne favorise pas l’image de la ville. Ni la venue des investisseurs, encore moins la promotion de la ville en wilaya déléguée, ne sera effective. Une question fait l’unanimité que ce soit du côté des protestants, des travailleurs ou encore des pro maire, et même de citoyens neutres : est-ce que ce dispositif restera éternellement devant le siège de l’APC ? Une question suspendue aux lèvres de la population et qui ne risque pas d’avoir une réponse de sitôt. D’ailleurs, même au-delà du siège, certains policiers ont pris position et restent à l’écoute de ce qui se passe sur la placette devant l’édifice communal.                                              

D.Ferhat 

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