La route d’Ighzer Bouzal risque la fermeture

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Cette route relie les communes de Saharidj à M’Chedallah, via Ath Ivrahim, sur une distance de 5 kilomètre. Elle offre un panorama paradisiaque aux usagers grâce à son itinéraire tracé en plein milieu du flanc Ouest de la haute colline boisée d’Achaivou.

Mais, ce n’est pas seulement pour sa beauté que les automobilistes locaux la préfèrent à la RN30, car la route secondaire d’Ighzer Bouzal, avec sa pente douce, constitue un raccourci de quelques 2 kms. Cet axe routier a bénéficié en 2010, d’une opération de revêtement en béton bitumineux, couramment appelé « tapis ». Malheureusement, elle risque d’être fermée à la circulation dans un proche avenir, si rien n’est entrepris dans l’immédiat pour freiner le mouvement de terrain sur un tronçon de 400 mètres surplombant un ravin profond de plus de 30 mètres. À l’origine de cette inquiétante dégradation en ce lieu-dit Ighzer N’Tevhirine, la non canalisation des eaux usées du gros centre urbain de Saharidj et de l’ensemble des agglomérations périphériques, depuis plusieurs décennies. Comme une véritable foreuse, ce violent rejet ne cesse de creuser en profondeur et d’emporter des pans entiers de terre, au point de constituer, à l’heure actuelle, un cratère à moins de 20 mètres de la route, qu’il finira par emporter tôt ou tard. Déjà des fissures qui s’élargissent à vue d’œil commencent à apparaître en plein milieu de la chaussée. Il existe pourtant des techniques plus que centenaires pour stopper net cette dégradation. Elle consiste à recourir aux « corrections torrentielles » plus connues sous l’appellation « gabionnage». Une technique des plus efficaces et à moindres coûts vu qu’elle se compose uniquement de pierres qui sont disponibles sur place et du grillage Zimmerman pour l’assemblage. Sinon, opter pour le prolongement du réseau d’assainissement à l’aide de simples buses de diamètre 300 et libérer ainsi le rejet à quelques 400 mètres en aval, là où il ne risquera point de faire des dégâts. Notons, au passage, que pour donner une idée approximative du débit, celui-ci arrive à satisfaire l’irrigation de dizaines d’hectares d’oliveraies à Thamourth Ouzemour, dans la commune de M’Chedallah. Le volume de l’eau rejetée sans interruption par cette conduite des eaux usées prend des proportions impressionnantes en hiver, avec l’accumulation des eaux pluviales et celles provenant des fontes de neige. Pour revenir au sujet qui nous intéresse, à savoir la route secondaire d’Ighzer Bouzal, signalons qu’en plus de cette érosion qui la menace, s’ajoute le comportement de certains énergumènes, démunis de toute forme de civisme, lesquels réduisent les accotements en d’authentiques dépotoirs où ils déversent sans vergogne leurs saletés par chargements entiers, notamment au niveau des virages prolongés par de profonds ravins. Ces énormes tas d’immondices puants ne peuvent ni être enlevés, à cause d’un terrain fort accidenté et inaccessible à partir de la route, ni encore moins incinérés sur place au risque de provoquer des incendies dans cette forêt luxuriante. L’état de dégradation de cette route stratégique est le résultat de l’incivisme des uns et du laisser-aller des autres.  

Oulaid Soualah

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