Les interpellés libérés

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Après le forcing opéré par les forces de l’ordre, dimanche dernier, pour installer le maire, suivi de l’interpellation d’une vingtaine de protestataires survenue mercredi matin, tout le monde s’accordait à dire que le calme tant observé jusque-là n’était que précaire et que tout peut basculer d’un moment à l’autre. L’appréhension réside dans la riposte préconisée par les protestataires, car tout dépendait de la suite des événements. Finalement, après la première tentative effectuée mercredi dernier devant le commissariat de la ville pour libérer les détenus, laquelle s’est avérée infructueuse, ces derniers ont décidé d’une grève générale ponctuée d’une marche pour la journée du jeudi. Le jour «j», Azazga ressemblait à une ville morte ; même les services publics, tels la Poste et Sonelagaz, ont été de la partie. Il faut dire qu’en plus des rideaux baissés, les détritus jonchés le long des ruelles et les déchets ménagers non ramassés ont altéré davantage l’image de la ville. Azazga, réputée pour plusieurs coquetteries qui font d’elle une des plus belles villes de la Kabylie, ne ressemblait à rien. Ce décor, accompagné d’une atmosphère non rassurante, a fait perdre à Iâazouguen ses lettres de noblesses. Si, pour la grève, tout le monde a adhéré on ne dira pas autant de la marche qui a été stoppée avant même de commencer. L’impressionnant service de l’ordre, en effet, a empêché les marcheurs de bouger et les a confinés sur le lieu même où devait commencer cette marche, c’est-à-dire à proximité du grand supermarché de la ville, sur la route vers Tizi Bouchen. Le face à face a duré pratiquement toute la journée, mais sans heurts ni incidents. Tout le monde se regardait dans le calme ; d’ailleurs, même la tentative de fermer les routes desservant Azazga, comme celle de Yakouren, de Cheurfa ou encore de Tizi Bouchen, n’a pas fait long feu. Alors qu’on croyait que le statu quo est de mise, en fin d’après-midi, les autorités ont commencé à libérer la vingtaine de détenus. Après leur audition individuellement, ils sortaient par vagues.        

D. Ferhat

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