Il a fallu miroiter quelques avantages qu’ils n’auraient pas pu obtenir ailleurs pour que quelques médecins généralistes consentent à venir travailler au sein de l’hôpital de Aïn El Hammam. Même s’il n’a pas eu l’écho escompté auprès de la corporation médicale, le concours de recrutement de médecins, organisé il y quelques mois, a tout de même permis de réduire le déficit criard dont se plaint l’EPH depuis plusieurs années. Sur une dizaine de postes de médecins, ouverts, seuls six candidats et un pharmacien généraliste se sont présentés pour prendre leurs fonctions. Rappelons que le manque de médecins généralistes avait généré une crise, suivie d’une grève des médecins de l’hôpital qui, entre autres exigences, déploraient les horaires démentiels auxquels ils étaient astreints. D’ores et déjà la baisse de pression est perceptible au niveau du PU, où plusieurs médecins se relaient et se répartissent la tâche. Des insuffisances de personnel, concernant d’autres services occupés dans le cadre des différents dispositifs d’aide à l’emploi, ont été comblées durant cette année. Un responsable citera pêle-mêle, le recrutement de deux techniciens supérieurs en informatique, un attaché principal d’administration et autres agents de bureau. Ce renforcement ne peut malheureusement pas pallier tous les départs massifs, enregistrés chaque année. Plus d’une dizaine de sages-femmes ont déjà quitté l’EPH. De nombreux cadres ont répondu au chant des sirènes de l’émigration, s’ajoutant aux départs en retraite et aux mutations de droit, pour réduire encore plus les effectifs. Si les départs continuent à être supérieurs aux arrivées, l’hôpital risque, à terme, de se retrouver dans une situation délicate. Par ailleurs, les citoyens de la région ne cessent de réclamer le recrutement de gynécologues pour faire fonctionner la maternité qui souffre de ce manque depuis une dizaine d’années. De nombreux cas, nécessitant la présence d’un spécialiste, ont été sauvés de justesse par les chirurgiens. Le manque de spécialistes est plusieurs fois dénoncé par les parents de malades graves, intransférables vers le CHU de Tizi Ouzou qui se trouve à plus de quarante kilomètres de Aïn El Hammam, alors qu’ils disposent sur place d’un EPH, sensé leur prodiguer les soins indispensables à leur survie.
A.O.T.
