Ighram et Arafou marchent à Akbou

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Le problème du foncier à Akbou revient dans l’actualité, suite à une grande marche organisée, hier, par l’union du village d’Ighram-Arafou.

Ce comité de notables associe les habitants des deux localités situées entre les deux communes, à savoir Akbou et Ighram. Le motif de cette marche, outre les revendications liées à l’amélioration du cadre de vie des citoyens, les marcheurs ont soulevé à travers une plateforme de revendications, dont une copie nous a été remise, le problème d’attribution des terrains dans l’ensemble de la région. En effet, les citoyens d’Ighram-Arafou s’opposent, mordicus, à la création «probable» d’un lotissement de bâti au niveau de lieudit Aguelmime ou la cité du Stade. «Ces terres nous ont été enlevées par le colonisateur Français pour construction de projets d’utilité publique, tels que l’école du Stade, le CEM Internat Malek Kadoum…», écrivent-ils dans leur plateforme de revendications. Cette cité qui englobe, actuellement, au cœur de la ville de Piton un immense bidonville défigure anarchiquement l’extension urbaine de la ville. S’étendant sur une immense superficie, la commune d’Akbou n’a pas encore réussi à éradiquer ce gourbi malgré les différentes tentatives. La dernière en date et celle de 2007. Ainsi M. Iskounène, vice P/APC chargé du social, affirme qu’aucun lotissement de bâti n’est prévu dans cette cité. «La collectivité locale n’a pas dans son agenda de créer un lotissement social au niveau de la cité du Stade. Néanmoins, un programme de 44 logements est réalisé dans le cadre du RHP en 2007 afin de recaser les familles occupant cette cité», nous dit-il. Pour cela, les habitants du village d’Ighram et celui d’Arafou, scindés administrativement juste après par le découpage de 1985, ne sont pas contre, selon eux, la réalisation des projets d’utilité publique. «La commune a amplement besoin de ce terrain pour réaliser un tas de projets qui tiendront profit à toute la population », diront-ils. La marche qui a drainé un bon nombre de citoyens s’est ébranlée du chef-lieu de la commune d’Ighram en sillonnant le chemin communal qui relie les deux communes avoisinantes. Une halte a été observée au niveau du siège de la commune d’Ighram et une autre au niveau de celui de la commune d’Akbou. Les deux maires des communes concernées ont eu droit à une plateforme de revendications. « Nous avons organisé cette manifestation pacifique pour dire que nous ne laisserons jamais nos droits tomber à l’eau. C’est aussi pour dire aux gens qui nous ont oublié que nous sommes toujours là», nous a affirmé M. Amri Achour, président de l’union du village Ighram-Arafou, organisatrice de cette marche. Ce dernier ajoutera dans la foulée qu’une réunion au niveau de la daïra est prévue, ce jeudi, regroupant tous les services concernés. « Nous sommes contre la violence et nous userons de tous les moyens afin que nos droits nous soient restitués », ajoutera-t-il. Par ailleurs, la dernière étape de cette « impressionnante» marche est le siège de la daïra d’Akbou. Le chef de la préfecture de la ville de Piton, M. Si Nacer Derradji, a reçu une délégation. À noter au final que plusieurs notes ont été évoquées dans la doléance globale envoyée au chef de daïra et au wali notamment, citant le cas de l’Oued Illoula qui est très proche du village Arafou. Les habitants de ce dernier exhortent dans l’immédiat les autorités afin de relancer le projet de canalisation de cet Oued. «La première étude date de 1967. Il fallait attendre l’année 1997 pour relancer la dernière étude. Mais à ce jour, le projet n’a pas encore vu le jour. Il y a un blocage flagrant entre l’APC et le service de l’hydraulique»,  achemine M. Amri. La canalisation de cet oued, une fois réalisée, sera en mesure de récupérer des centaines d’hectares pour les deux communes. Ainsi, la population riveraine serait sauve de son débordement.

 Menad Chalal

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