L’abattage n’est pas la solution idoine

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Pas moins de 100.000 morsures et 20 décès en moyenne sont enregistrés par an. Les chiens errants, les chats et les chacals représentent les principaux vecteurs. Entre 1970 à 2008, on a enregistré 839 décès. Les wilayas les plus touchées sont : Tizi-Ouzou avec 10 cas, Chlef 8 cas, Sétif 8 cas également, Alger et Oran 7 cas (morsures de chiens dans 49% des cas). Ces chiffres, le moins que l’on puisse dire, inquiétant, ne sont pas actualisés, car ils datent de 2008. Où en sommes-nous aujourd’hui, où les campagnes d’abatages de chiens et chats errants figurent rarement au programme des collectivités locales ? De plus, ces appâts empoisonnés, jetés au hasard, ne tuent pas que les chats et chiens errants mais aussi, quelquefois, des chiens de compagnie laissant leurs maîtres dans le désarroi. Oui dans le désarroi parce que chez nous aussi il existe des gens qui aiment les bêtes, à l’image de feue madame Chabha D. de Tizi Hibel, décédée le 15 septembre 2011, des suites d’un AVC. Cette dame au grand cœur et à la générosité à fleur de peau, avait eu l’idée de créer un refuge pour chiens errants. Elle les nourrissait, les entretenait, les vaccinait à ses frais et ils ne sont pas substantiels, voire… ils s’élèvent à 1 000 DA par mois, ils représentent sa maigre pension d’handicapée visuelle. Cette bonne femme a été douloureusement affectée par la perte de ses pensionnaires par empoisonnement que des gens, mal intentionnés certainement indisposés par les aboiements nocturnes de ces canidés, ont jeté par-dessus les murs de ce refuge de fortune. Et aussi, d’autres hommes, amis des chats et chiens errants, qui ont lancé une pétition proposant la création d’une fourrière, une par wilaya au minimum, pour protéger ces animaux d’une fin qu’ils n’ont pas choisi. On se demande, d’ailleurs, pourquoi adopter un chien ou un chat pour ensuite le mettre à la porte ? Il est vrai que pour « l’homoalgérianus », l’adoption d’animaux de compagnie ne fait pas partie de ses us et coutumes, il demeure un souci périphérique, une coquetterie superfétatoire, sinon un luxe de gente aisée qui a du temps et de l’argent à perdre à entretenir des bêtes au demeurant inutiles. D’autres, par contre, certainement plus fieffés, les utilisent pour le gardiennage de leurs champs ou parc clandestins. Ils en adoptent cinq à six, voire plus parfois. Ils les entretiennent, les nourrissent et les vaccinent rarement, ce qui revient à dire qu’ils les emploient plus comme chiens utilitaires. Cependant, pour la société en général, ces canidés qui occupent nos rues représentent un danger avéré pour la santé publique. D’abord, ils prolifèrent à vue d’œil et trouvent de quoi se sustentés dans les dépotoirs à ciel ouvert qui ne manquent pas à Tizi-Ouzou tout en menaçant les noctambules. Donc, où se trouve la solution ? Certainement pas dans l’abattage. Mais dans leur protection en les éloignant des zones urbaines et en les hébergeant dans des refuges pour les prémunir contre les maladies, telles que la rage. À ce moment là on aurait fait œuvre de salubrité publique.            

Sadek A. H.  

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