Comme chaque année, Tizi-Ouzou célèbre la Journée mondiale de l’eau qui coïncide avec le 22 mars. Une autre occasion de mettre en avant les potentialités de la région en termes de ressources en eaux. Mais celle aussi de rappeler la soif qui menace encore une grande partie de la population qui n’hésite d’ailleurs pas à le faire savoir à travers des actions de rues répétées. Aux portes de la saison estivale, l’appréhension de nombreux villages à Tizi-Ouzou demeure la même que chaque année : subir les affres du manque d’eau. C’est là une situation qui depuis longtemps fait sortir les populations dans la rue. Des sièges de daïras, d’APC et de l’ADE, ainsi que des axes routiers sont régulièrement fermés pour réclamer l’eau. Un ultime recours pour attirer l’attention des autorités concernées pour régler le problème. L’été dernier, la même situation été signalée çà et là à travers la wilaya où presque aucune localité n’a été épargnée par le manque d’eau. Hier, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’eau, le ton s’est fait rassurant à Tizi-Ouzou. En effet, lors des manifestations initiées par les services locaux de l’hydraulique et par ceux de l’unité principale de l’Algérienne des eaux à Tizi-Ouzou, on affirmait que la ressource est disponible dans la région. Le barrage de Taksebt a même enregistré un taux de remplissage de 100%. Une bonne nouvelle donc pour la wilaya qui doit se sentir à l’abri des crises d’eau pour l’été de cette année. Mais cette nouvelle ne semble pas emballer plus que ça les habitants de la région. Ceux-ci se disent presque convaincus qu’ils n’en profiteront pas. Par ailleurs, fêter l’eau doit impliquer la mise en œuvre d’une politique de gestion capable de parer à toute éventualité de manque de cette ressource. Et la gestion actuelle est caractérisée par une répartition hasardeuse de l’eau entre les foyers et les localités. On est en effet bien loin des 200 l/j par habitant prônés par les responsables de l’ADE qui se basent sur les capacités de stockage de l’eau. Les fuites omniprésentes sur le réseau de distribution de l’eau potable est aussi une réalité dont l’impact n’est pas des moindres sur la qualité de services. Et si le remplacement de ce réseau datant de l’époque coloniale n’est pas réalisé au rythme désiré dans certaines régions, il n’est même pas encore à l’ordre du jour dans d’autres. L’incivisme de certains citoyens a également sa part de responsabilité. Le gaspillage d’eau est malheureusement notable. Une réalité générale donc à laquelle tout le monde s’est résigné si bien qu’on s’attend à la même situation de crise, cette année encore. Le citoyen se prépare déjà en effet, à revoir les robinets à sec, parfois durant plusieurs semaines. Il pense d’ores et déjà à des solutions de substitution, comme par exemple louer des citernes d’eau monnayées à des prix exorbitants. Ceci sans parler de la qualité de cette eau qui est malheureusement loin de répondre aux exigences minimum en matière d’hygiène.
T. C.