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Les travailleurs des finances dans la rue

Des centaines de travailleurs des finances, affilés à l’UGTA, ont marché hier, dans la ville des Genêts, en direction du siège de la wilaya où ils ont observé un sit-in.

Les protestataires justifient cette action par « le mutisme » de leur tutelle. La marche s’est ébranlée du siège du trésor en direction de la cité administrative de Tizi-Ouzou. Les manifestants avançaient brandissant des banderoles où on pouvait lire, entre autres, « Les travailleurs des finances, les éternels oubliés », « Un salaire digne pour les fonctionnaires des finances », « A ceux qui sont à la cime, regardez-nous dans l’abîme », « Ensemble pour une cause légitime ». Des slogans étaient également scandés : « Ministère des finances, mais des poches vides » et « Où êtes-vous M. le ministre ? ». Les protestataires ont établi une plateforme de revendications comprenant quatorze points dont le plus important, selon les organisateurs, et celui relatif à la pénalité de « Djezzy » (Fond de revenus complémentaires) de l’ordre de 640 millions de dollars. « Ce sont des pénalités de retards sur impôts des opérations hors budget (OHB), versés sur un compte spécial dit d’attente, dont une partie, que seul le ministère des Finances est habilité à débloquer à tout moment, nous revient légitimement de droit. Mais au jour d’aujourd’hui, elle est bloquée et la tutelle ne justifie pas pourquoi ! », nous expliquera M. Mahdi Sidhoum, coordinateur du syndicat des finances. Selon l’un des représentants des grévistes, 30% de cet argent (pénalités de Djezzy) revient au budget de l’Etat et 70% pour la masse des finances, à savoir le trésor public, les impôts, le contrôle financier, les domaines, le cadastre, la planification, l’IGF (inspection générale des finances) ainsi qu’aux services de police. « Une partie de cet argent revient légitimement de droit aux fonctionnaires du secteur des finances. Nous voudrions comprendre pourquoi la tutelle le bloque ! Nous ne lâcherons rien jusqu’à ce qu’ils s’expliquent… », tonnera l’un des protestataires. L’autre revendication, tout aussi importante selon eux, est le statut du secteur des finances : « Notre statut est le dernier par rapport aux autres secteurs. Nous demandons sa révision », déclarera le coordinateur du syndicat des finances. La dite plateforme de revendications inclut également l’augmentation des salaires, l’intégration inconditionnelle des corps communs au corps technique, la régularisation des pré-emplois et des contractuels dans leurs postes, la promotion dans les grades chaque 10 ans, une indemnité spécifique pour le corps des finances, l’augmentation de la prime de rendement, une prime de départ à la retraite, l’augmentation de la bonification des postes supérieurs, une indemnité de qualification et de documentation, la sécurité et la protection de l’agent des finances et l’attribution d’un quota de logements sociaux au profit des agents des finances. Arrivés devant le siège de la wilaya, les grévistes ont dégagé une délégation de six fonctionnaires du trésor et du contrôle financier qui ont été reçus par le premier responsable de la wilaya à qui ils ont remis leur plateforme de revendications. A noter que seuls les fonctionnaires du trésor et du contrôle financier ont pris part à cette action. Les autres services inclus dans la coordination syndicale des finances, à savoir le cadastre et les domaines, n’ont pas marché. 

Karima Talis

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