«Le secteur de la santé est malade»

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Tout le monde s’accorde à dire que l’établissement public de santé de proximité (EPSP) de Ouacifs doit subir une vraie refonte dans sa manière de fonctionner pour qu’il puisse répondre aux aspirations des responsables locaux et à celles de la population des trois daïras, à savoir Ath Ouacifs, Ath Yenni et Ouadhias.

Telle est la conclusion tirée, avant-hier, lors d’un conclave organisé dans la commune d’Ath Ouacifs consacré au secteur de la santé et ce en présence plus d’une vingtaine de comités des villages, des P/APC de la région, ainsi que du chef de daïra et des responsables de l’APW de Tizi-Ouzou. En effet, les présents ont dressé un tableau noir sur l’état des lieux des polycliniques de cet EPSP qui dure depuis plusieurs années, et ce en dépit des moyens mis par l’État en ce qui concerne le matériel (cabinet dentaire, une salle de radio équipée… et les espaces dont elles disposent) : «même la distribution de ce matériel médical  s’est fait d’une manière opaque !» a-t-il souligné un intervenant. En effet,  le cas était donné sur la polyclinique de Tizi N’Letniene, une structure relevant de la commune d’Ath Ouacifs, où la structure fait peau neuve mais laissée à l’abandon. Même son de cloche du côté de Yatafen, où le dysfonctionnement fut décrié par le P/APC, M. Ouyahia Slimane : un dentiste affecté à Aït Saada quitte depuis 9 mois son poste pour se consacrer à la médecine scolaire» regrettera-t-il. À Iboudrarène, le maire de la collectivité se dit situé hors champs de la couverture sanitaire et ce malgré les infrastructures dont elle dispose. Pour les représentants des comités des villages, cette rencontre est une opportunité pour dénoncer des écarts de langage qui caractérisent certains praticiens de l’EPSP, et ce, malgré les réclamations. «Certains praticiens sont classés parmi les intouchables alors que toutes les personnes sanctionnées pour des cas d’indiscipline sont affectées dans la région d’Ath Ouacifs », tonnent-ils avant de préciser : «Ces mêmes personnes se sont constituées et forment le noyau d’un syndicat qui, faut-il le dire, s’est complètement substitué à la place du directeur. En effet, des sanctions du directeur de l’EPSP sont annulées après leurs interventions auprès du directeur de la santé et de la population (DSP) de Tizi-Ouzou et reproche ainsi aux P/APC leur ingérence dans les affaires de la santé». En outre, ces mêmes responsables des villages mettent en avant la nécessité de libérer l’EPSP de ce groupe qui «ne cherche que leur intérêt personnel». M. Rahmane Mourad, le maire d’Ath Ouacifs, quant à lui, a dénoncé cette mainmise sur l’EPSP et ce syndicat qui «par le chantage de faire une grève a fait émerger sa composante pour la placer dans des postes de responsabilités et certains avec cumule de fonctions! Alors que d’autres, armés de bonne volonté sont écartés», dira-t-il. Tour à tour, les intervenants ont qualifié la gestion de ces structures sanitaires de désastreuse : les abandons de poste, absences prolongées, retards… pénalisent amplement le citoyen. Pour le chef de daïra d’Ath Ouacifs, la responsabilité doit être située et que le malade doit être le souci majeur de chacun. Dr Msela, président de la commission santé à l’APW, signale la régression de la qualité des services en matière de soin de proximité au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou. L’orateur a promis à l’assistance de se pencher sur ce problème lors de la prochaine réunion de l’exécutif. Le président de l’APW par intérim, M. Klaleche Mohamed, a invité les responsables locaux à une rencontre d’urgence avec les responsables du secteur de la santé en vue de trouver des solutions radicales pour cet EPSP qui souffre en silence depuis belle lurette. Il est à noter qu’une virée à plusieurs structures fut effectuée, dans la matinée, par les responsables locaux et ceux de l’APW.

A. G.

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