La situation dramatique que subit l’environnement de par le comportement irresponsable de bon nombre de citoyens a fait réagir les responsables de la commune de Timizart en organisant, mercredi dernier au niveau de la nouvelle bibliothèque sise à Ahqriq Ouatar fraîchement ouverte, une journée consacrée à la gestion des déchets ménagers.
Pour cette occasion, unique en son genre au niveau de la commune, furent invités les comités des différents villages, les associations actives sur le terrain et des experts dans la gestion des déchets ménagers notamment le chargé du CET de Oued Falli. Cette journée, ô combien salutaire, fut une occasion pour les responsables de la commune, notamment le P/APC, d’axer leurs discours sur les risques inhérents à la prolifération des ordures à même la nature et de sensibiliser les présents sur la nécessité de collaborer ensemble pour redorer la blason de la commune afin de lui assurer une propreté salutaire pour le bien de tous. Mais l’axe le plus important dégagé au cours de cette journée à caractère pédagogique et civique est surtout celui de la récupération des déchets organiques qui représentent 60% des immondices déversés inconsciemment ou délibérément dans la nature pour en tirer des engrais organiques par leur compostage comme le soulignera à juste titre le chargé du CET de Oued Falli. En effet, le compostage est une technique largement utilisée dans les pays avancés car elle permet de récupérer les ordures ménagères et en tirer un compost utilisé en amendement des cultures agricoles. Il permet l’apport de matières organiques stables et d’éléments fertilisants pour les sols. On imagine dès lors tout le bénéfice qui retombera sur la région à vocation strictement agricole tant cela va réduire l’utilisation des engrais chimiques si polluants et au coût si élevé cela d’une part. D’autre part, on peut aussi imaginer les bénéfices directs que tireront les mêmes paysans par la commercialisation de ce compost. La technique ainsi présentée étant des plus simples puisque le compostage est en fait un processus biologique naturel de dégradation des matières organiques fermentescibles sous l’action de micro-organismes. Les différents déchets (bois, végétaux, boues…) sont d’abord assemblés et mélangés entre eux. Après 21 jours de fermentation, le compost est stabilisé durant la phase de maturation qui peut durer de 1 à 2 mois.
Il suffit par la suite de faire passer le compost obtenu au criblage pour en éliminer les grosses particules et amender le sol avec.
Pour peu que tout le monde joue le jeu, assurément le plus grand bénéficiaire serait cet environnement ô combien malmené mais aussi les opérateurs dans le secteur agricole qui verront leurs frais réduits mais aussi disposer d’un produit d’amendement du sol sain et biologique et à moindre coût. «Pour y parvenir à ce résultat, tant souhaitable, d’autres rencontres de ce genre nous semblent nécessaires, nous dira un des présents à cette journée, afin d’enraciner l’idée dans l’esprit des gens».
D’ailleurs cette technique était déjà dans le temps utilisée par nos parents qui mettaient leurs déchets organiques dans un dépotoir (abudu).
Donc, «il ne s’agit pas pour nous de réinventer la poudre, mais juste nous inspirer de la sagesse de nos ancêtres», nous dira un membre d’une des associations présentes à cette rencontre. «Gageons que l’idée finira par gagner du chemin si une sensibilisation tous azimuts est entreprise à la fois par les associations et les comités de villages mais aussi par l’édition de brochures que les services de l’APC pourront réaliser afin d’expliquer dans une langue simple la procédure à suivre. Une course contre la montre doit être engagée afin de redonner son lustre à notre commune, l’environnement est une vitrine qui ne ment pas sur le degré de civilité de ses habitants » nous dira par ailleurs un autre citoyen.
A.S Amazigh