La matinée d’avant-hier jeudi aura sans doute été le plus beau jour de la vie de plusieurs citoyens habitant les nombreux haouchs de la ville de Bouira.
Ils ont enfin reçu les clefs de leur tant attendu logement, dans le cadre de l’éradication de l’habitat précaire. L’attente a été longue, quasi-interminable, mais ça y est, le cauchemar des dizaines de familles vivant dans des conditions extrêmes, a finalement pris fin. Ainsi et lors d’une cérémonie empreinte de joie et d’émotion, pas moins de 34 familles ont reçu les clefs de leurs nouveaux appartements, situés à la sortie ouest de la ville de Bouira. « C’est le plus beau jour de ma vie ! Je me sens enfin un citoyen à part entière », dira un bénéficiaire ému jusqu’aux larmes. Un autre, qui dit avoir vécu l’enfer dans le haouch Abane Ramdane soulignera : « L’attente a été longue, les obstacles et les désillusions nombreux, mais Dieu merci, aujourd’hui, je me sens renaître. C’est une nouvelle vie qui commence pour moi et ma famille ». Il est vrai qu’avec ses relogements, c’est un dossier de plus trente ans qui se referme. Un dossier brûlant, sensible et extrêmement à gérer pour les autorités publiques. D’ailleurs, bon nombre de walis, à l’exception de M. Bouguerra, se sont littéralement « cassé les dents » en essayant de résoudre l’équation des vieilles bâtisses de Bouira. Il y a lieu de préciser que ce dossier n’est pas totalement clos, car les propriétaires et les locataires du haouch 21 Aissat Idir, ne sont pas concernés par cette opération. De son côté le chef de daïra de Bouira a indiqué en marge de cette cérémonie que cette opération concerne 233 logements destinés à mettre fin à l’habitat précaire. « Ces logements sont entièrement équipés et raccordés à l’eau potable, au gaz naturel ainsi qu’à l’électricité. Nous ne voulions pas servir des murs, mais des logements dignes de ce nom », fera-t-il savoir. Dans la même veine, ce responsable dira que le programme LPL, lequel devra être le futur pôle urbain de la ville de Bouira, se compose de près de 2004 logements qui sont en cours de réalisation. Selon le chef de daïra de Bouira, le futur pôle urbain en sa totalité c’est à dire incluant les divers programmes, devra à terme compter pas moins de 5000 logements.
70. 000 unités en cours de réalisation
Par ailleurs, le chargé de communication de la wilaya, M. Ladjel Latreche donnera un bref exposé sur les logements au niveau de toute la wilaya. Selon ce responsable, ce ne sont pas moins de 23.000 unités destinées au programme social, sans compter les divers programmes de logements, qui sont en cours de construction à l’échelle de la wilaya. Pour ce qui est du programme d’habitat rural, lequel connaît un véritable succès, la même source indique que ce ne sont pas moins de 47.000 unités qui sont en voie de réalisation à travers l’ensemble des communes de la wilaya. Il y a lieu de souligner que la wilaya de Bouira comble peu à peu son déficit en matière de logements et les chiffres cités par le chargé de communication de la wilaya le prouvent. Ces efforts, faut-il le préciser, sont à mette au crédit des responsables locaux, mais aussi aux entreprises réalisatrices. Ces dernières et selon le premier magistrat de la wilaya, « boostent » les projets en cours.
Cité « Evolutive » : les habitants devront attendre
Au cours de cette cérémonie, l’épineuse question du relogement des habitants de la cité « Evolutive », laquelle faut-il le rappeler menace ruine, a été évoquée. Et le moins que le moins puisse dire, est que le chef de daïra de Bouira, était « mal à l’aise » quand ce sujet a été évoqué. « Le tour des habitants de la cité « Evolutive » viendra comme pour tous les autres. « Une chose est certaine, leur dossier est pris en charge », a-t-il dit sans grande conviction. À la question de savoir quand est-ce que le relogement des 134 familles qui s’entassent dans ladite cité interviendra, le chef de daïra de Bouira, répondra ainsi : « Je ne le sais pas. Il faudrait tout d’abord que j’ai tous les éléments en ma possession pour que je puisse répondre à votre question et pour le moment, je ne suis pas en mesure d’y répondre », a-t-il conclu. La cité « Évolutive » reste sans conteste le point noir de la politique de relogement à l’échelle de la ville de Bouira. Aucun responsable ne semble être en mesure d’apporter la moindre clarification ou explication sur ce dossier que d’aucuns qualifient de flou.
Ramdane Bourahla