Azrou est un très beau village qui surplombe le chef-lieu communal d'Ighil Ali. Culminant à près de 800 mètres d'altitude, ce village charme les visiteurs qui ne le lâchent pas du regard.
Vous pouvez rester de longues minutes à le contempler sans vous lasser, tant il a une ascendance « magnétique » sur vous. Avec ses maisons construites à la pierre taillée, Azrou offre la vue d’un village typiquement kabyle. Néanmoins, de nouvelles constructions sont visibles, ce qui dénote que le village s’étend irrémédiablement. Les nouvelles habitations poussent à l’Est du village en bordure de la RN106 qui le traverse un peu plus en bas. Une nécessité absolue pour ces habitants afin de tenter de désenclaver leur localité en construisant à proximité de cette route qui relie le chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou Arréridj à la RN26 à l’embranchement d’Allaghane. Mais comme toute beauté qui cache les vrais maux, Azrou ne peut en aucun cas cacher ses carences. C’est un village isolé malgré les apparences. Exception faite des habitants véhiculés qui vivent normalement, le reste demeure confronté au problème du transport et à l’inexistence des commerces. Ce patelin niché sur une colline n’est pas desservi par les transports en commun. Aucun fourgon, ni minibus ne transporte les voyageurs en direction d’Azrou. Ce qui fait que les habitants déshérités n’ont d’autres choix que de faire de l’autostop ou de faire la marche pour aller de leur village vers Ighil Ali ou vice-versa. Les taxis clandestins ne sont pas faits pour défaire l’enclavement de cette contrée, car les « Clandos » exigent 400 DA la course à de pauvres villageois, obligés, la plupart du temps, à acheminer victuailles ou familles via des voitures qu’ils louent à ce tarif exorbitant. Azrou, c’est aussi un village d’agriculture. De loin, le visiteur pourrait apercevoir de petites boîtes blanches qui comme des points lumineux attirent le regard. Ce sont des ruches d’abeilles qui y foisonnent. Les Azrouis affectionnent, par dessus tout, l’apiculture. Et comment? Lorsque l’on sait que le miel des abeilles qui butinent sur les hautes montagnes est de qualité meilleure! Celles-ci transforment en miel succulent le pollen collecté des fleurs de romarin, d’arbres fruitiers, de fleurs de prairies et de bien d’autres plantes médicinales! Si un jour vous décidez de visiter Azrou, vous ne serez pas du tout déçu. Surtout en cette période printanière où les prairies sont tapissées de vert bariolé donnant du plaisir à voir. Le visiteur y dominera tout l’arrière-pays de la vallée de la Soummam, les villages des Ath Abbas ceinturant comme des diadèmes les crêtes et la mythique forêt de Bouni.
Syphax Y.