Le Mouvement de l’entente nationale (MEN), bureau de Béjaïa, réclame, dans une déclaration rendue publique dernièrement, une «commission d’enquête sur la gestion floue et douteuse» qui prévaut à l’APC de Oued Ghir.
«Nous demandons pour la énième fois à ce que le wali de Béjaïa diligente une commission d’enquête pour élucider tous les agissements néfastes et la gestion floue et douteuse qui caractérisent l’APC de Oued Ghir», a-t-on affirmé. Les rédacteurs de cette déclaration ont soulevé des anomalies dans la gestion liées à «des passassions de marché de gré à gré défrichage des espaces forestiers sans autorisation des forêts, encouragement de commerces illicites et distribution douteuse de logements sociaux», lit-on dans ce document. Le MEN de Béjaïa, qui a qualifié la situation que vivent les habitants de cette commune de «cacophonie et de pénible», a informé que des correspondances ont été expédiées au wali de Béjaïa, et ce, à plusieurs reprises, mais aucune issue n’a été trouvée à ce jour à ce problème. Par ailleurs, les élus FFS de la commune de Oued Ghir ont accusé l’édile communal «de trahison», suite à son refus de renouveler les commissions permanentes, comme il a été décidé lors d’une session tenue au mois de décembre dernier, laquelle avait débouché sur une réconciliation entre l’exécutif communal et l’opposition. «Nous nous sommes convenus avec le maire de procéder au renouvellement des trois commissions permanentes pour que nous puissions collaborer avec l’exécutif. Toutefois, bien que nous ayons voté pour l’adoption des projets inscrits au profit de la commune, le P/APC refuse toujours de convoquer une session pour renouveler ces commissions. C’est de la pure trahison», a indiqué Zahir Cheikh, élu FFS à la mairie de Oued Ghir.
«Une commission d’enquête ?
Elle est la bienvenue»
Contacté par nos soins pour avoir sa réaction sur les accusations portées à son encontre par le MEN et le FFS, l’édile de Oued Ghir a rejeté en bloc ce qu’il qualifie «d’allégations mensongères qui n’ont aucun fondement». «Ma gestion est irréprochable à plus d’un titre. Toutes ces accusations sont mensongères et insensées», a rétorqué d’emblée Yacine Ramdani, P/APC MPA de Oued Ghir, avant de répondre point par point aux griefs retenus contre lui par ses détracteurs. «Concernant le gré à gré je souligne que c’était par dérogation du wali. Il s’agit des projets de réhabilitation du centre de soin de Mellala et du siège de l’APC. Nous avons eu recours à ce procédé légal pour éviter les retards, car ces projets revêtent un caractère urgent. À propos du défrichage des espaces forestiers, j’informe que ces terrains sont privés et ne relèvent pas des domaines. Lorsque des gens ont construit illicitement sur du foncier domanial, j’ai procédé immédiatement à la démolition des constructions illicites, comme c’était le cas à Tayma», a-t-il affirmé. Par ailleurs, le maire de Oued Ghir se défend d’avoir encouragé le commerce illicite sur le territoire de sa commune. «Au sujet de mon soit disant, encouragement du commerce illicite, je signale que l’attribution des kiosques multiservices à proximité des abribus est une opération nationale, visant à l’absorption du chômage au sein de nos jeunes. Cela ne concerne pas uniquement la commune de Oued Ghir», a-t-il répondu. En outre, le P/APC de Oued Ghir a jugé «insensés» les propos du bureau du MEN de Béjaïa, relatifs «à la distribution de logements sociaux douteuse». «C’est du n’importe quoi. D’abord, je suis un membre de la commission d’attribution de logements, laquelle est présidée par le chef-daïra lui-même. Puis, l’affichage de la liste des pré-bénéficiaires n’a pas provoqué de mouvements de protestations des citoyens comme c’est le cas dans les autres municipalités de la wilaya. La majorité des gens étaient satisfaits du travail de la commission», a-t-il soutenu. Par ailleurs, le P/APC de Oued Ghir voit dans ces attaques une «tentative désespérée» de le déstabiliser dans sa volonté de se présenter aux prochaines sénatoriales. «Ces gens veulent déclencher contre moi une guerre politique, car je m’apprête à me porter candidat aux sénatoriales de novembre prochain. Toutefois, les citoyens de ma commune ne sont pas dupes. D’ailleurs, la population me réclame pour briguer d’autres mandats à la tête de l’APC», a-t-il affirmé avant de descendre en flammes le bureau du MEN de Béjaïa. «Le MEN n’a aucun ancrage dans la région. Son bureau ne renferme même pas cinq élus. Quant à l’accusation de gestion douteuse, je rappelle que le président du bureau du MEN est sous le coup d’une condamnation de deux ans de prison ferme, suite à son implication dans une affaire de trafic de monnaie. Pour le FFS, je signale qu’un élu du parti a choisi de travailler avec l’exécutif, lorsqu’il a constaté par lui-même, que ce sont plutôt ses frères du parti qui refusent le renouvellement des commissions permanentes. Donc, toutes ces vociférations visent ma déstabilisation en prévisions des sénatoriales. Concernant leur revendication d’une commissions d’enquête, elle est la bienvenue», a-t-il précisé.
Boualem Slimani