La mercuriale ne baisse plus

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Tout comme les autres localités de la wilaya et même du pays, la mercuriale ne baisse plus à Draâ El-Mizan, même si la région est à vocation agricole.

Les consommateurs n’arrivent plus à suivre le cours du marché des fruits et légumes et même des autres produits, tels les détergents ou autres. Mais, ce qui retient beaucoup plus l’attention est le prix de la pomme de terre qui ne cesse d’augmenter de jour en jour. Celle-ci est cédée entre 70 et 90 dinars. Un record depuis plus de trois ans. « L’an dernier, à cette période précise, son prix ne dépassait pas les 35 dinars, voire moins », nous répondra un client accosté devant un étal au marché des fruits et légumes. Ce qui est étonnant est que personne ne peut justifier ces prix exorbitants. Selon les experts, alors que le pays produit 45 millions de tonnes de ce tubercule, la consommation n’est évaluée qu’à 40 millions de tonnes. Donc, le principe de l’offre ne va pas en parallèle avec celui de la demande. Cinq millions de tonnes d’excédent, mais le prix est le double, presque le triple de celui de l’an dernier. Pourtant, tout le monde attendait une baisse jusqu’à quarante-cinq dinars le kilo. Il n’en est rien. Divers sons de cloche sont entendus ici et là où les maillons de la chaîne du producteur jusqu’au consommateur en passant par le grossiste et le détaillant qui se jettent la balle. « Au marché de gros, elle est payée à soixante-dix dinars. Si on prend en compte tous les autres frais, on ne gagne que dix dinars par kilogramme », tentera de nous convaincre un détaillant. De son côté le consommateur répondra que c’est archi-faux car les fellahs se plaignent déjà de la mévente de leur production. Personne ne pourra alors avoir l’idée exacte de cette flambée qui ne fait que perdurer dans le temps. Si ce légume est aujourd’hui hors de la portée des couches moyennes, les démunis l’ont déjà mis dans le registre de produits dits de luxe. Même les légumes de saison ne sont pas épargnés par cette cherté. On citera par exemple les artichauts et les petits pois: les premiers sont à cent dinars et les seconds entre cent et cent cinquante dinars. Comparaison faite avec l’an dernier, à la même période, ils étaient respectivement vendus cinquante dinars et dans de nombreux cas à trente-cinq dinars, alors que les seconds ne dépassaient pas les soixante dinars. Bien sûr, la liste est longue : la tomate à cent dinars, le poivron à cent-cinquante dinars, la salade à cent dinars, les courgettes à cent soixante dinars, les carottes à soixante dinars, les fèves entre soixante-dix et cent dinars et on passe. Pour ce qui est des haricots verts, l’ardoise brûle. Ils sont cédés entre deux cents et deux cent soixante dinars. Les fruits de leur côté sont inaccessibles. L’orange est proposée à cent soixante dinars, la pomme entre cent soixante et deux cent cinquante dinars, la banane à deux cents dinars. Terminons cette virée au marché par les prix du poisson. De ce côté peu sont ceux qui y rodent. Pas moins de six cents dinars le kilo. Le consommateur, du moins celui dont la bourse dépasse cinquante mille dinars par mois, pourra consommer encore du poulet avec un prix oscillant entre deux cent vingt et deux cent cinquante dinars, bien sûr quand ce volatile est vif, avant que celui-ci ne prenne des ailes. Pour reprendre la phrase de feu Mohamed Boudiaf « Où va l’Algérie? », on se contentera de poser cette question d’une autre façon: « que fera l’Algérien devant cette érosion de son pouvoir d’achat? ».

Amar Ouramdane

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