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Une station de contrôle technique de véhicules sans accès

Une chose incroyable existe au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. La station de contrôle technique de véhicules sise à Bir-Slam est totalement ou presque dépourvue d’accès. Entre le boulevard Krim Belkacem, à Bir-Slam, et la station de contrôle technique de véhicule, il y a environ 500 mètres. Certes ce n’est pas beaucoup, mais c’est un tronçon réellement impraticable. Les voitures en bon état de marche qui s’y aventurent risquent fort de ne pas arriver avec toutes leurs pièces en place, tant sur toute la longueur du tronçon, il n’y a peut-être pas deux mètres de chaussée où l’on puisse rouler en sécurité. Tout le tronçon est fait de cratères larges et profonds, remplis d’eau vaseuse. Et tous les automobilistes qui sont, faute d’autres d’accès, obligés de l’emprunter périodiquement pour faire contrôler leurs véhicules se demandent si dans cette ville il y a quelqu’un ou un service quelconque qui s’inquiète de l’état des routes. Visiblement, la question mérite d’être posée. Déjà ce qui devait servir de chaussée n’est pas très large et les camions de gros tonnages d’une usine mitoyenne, avec leurs grandes roues, le dégradent encore davantage en approfondissant et en élargissant les mares de vase. Ce qui vous donne une seule envie, celle de fuir cet endroit au plus vite et d’aller faire contrôler votre véhicule dans une autre ville ou dans une autre wilaya. Et dire que cette structure de contrôle technique est censée être la meilleure dans la région, puisqu’elle appartient à l’Etat et elle se trouve au chef-lieu de wilaya. Mais si vous vous décidez d’y faire contrôler votre voiture, et bien vous allez devoir slalomer entre les mares de boue. Ici, il faut rouler une roue sur le bord de la mare, l’autre au milieu de la boue pour ne pas y laisser votre carter ; là au contraire, il faut attaquer le cratère par le milieu, c’est-à-dire qu’il faut descendre jusqu’au fond de la mare et remonter doucement de l’autre côté. Parfois, quand vous voyez un camion venir de l’autre côté en sens inverse, il faut vous mettre de côté et vous arrêter. Et c’est là que vous vous rendez compte de la profondeur des mares en voyant jusqu’où s’enfoncent les roues géantes de ces camions. Arrivé au premier portail de la station de contrôle, vous êtes accueilli par un panneau « sens interdit ». Quelques mètres plus loin, après une autre mare de vase noire, c’est le portail d’entrée avec un panneau « sens obligatoire ». Mais cette grille est cadenassée. Alors, vous faites un demi-tour en traversant la mare, et comme il n’y a personne pour vous orienter, vous empruntez le «sens interdit» et vous rejoignez enfin la file de voitures en attente du contrôle technique. 500 mètres de piste, est-ce vraiment une si lourde charge pour les services de l’APC ou de ceux de la DTP, se demandent les automobilistes, de les bitumer ou à la limite de combler périodiquement les trous avec du tout-venant ou même de la terre ?

B. Mouhoub

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