Le bilan 2014 critiqué

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La seconde journée de la première session ordinaire de l’APW de Bouira, qui s’est déroulée hier, a été dédiée aux élus et leurs interrogations à propos du bilan de la wilaya durant l’exercice 2014, lequel a été exposé avant-hier (lire notre édition d’hier). Ainsi et même si certains élus, notamment ceux du FLN, ont applaudi des deux mains ledit bilan, au même moment où le wali admettait volontiers que certaines carences subsistaient encore, d’autres élus, à l’instar de M. Saïd Derradj, élu FFS, ont relevé certains manques dans les activités de l’exécutif et ce, dans les divers secteurs.  En effet, cet élu a, lors de son intervention, mis en exergue que les sommes allouées aux différents plans de développent sont «très conséquentes », mais selon lui, il en demeure pas moins que les projets et le développement à l’échelle de la wilaya restent «largement en deçà des espérances». Afin d’étayer ses propos, M. Derradj, dont l’intervention a été saluée par bon nombre d’élus, a souligné le fait que «sur les 781 projets figurant dans le plan sectoriel, pour une autorisation de programme (AP) estimée à 128 738 875 000 de dinars, la plupart de ces projets n’ont pas démarré dans les délais prévus. Et par conséquent, dans certains cas, il en résulte la réévaluation des sommes dédiées à ces projets, chose qui est fortement préjudiciable pour le développent de notre wilaya.» Dans la même optique, cet élu a ajouté que pour l’année 2014, 143 nouveaux projets ont été inscrits sur un total de 781 opérations. «Ceci démontre que pas moins de 638 projets ont été inscrits et lancés dans les années antérieurs et dont 318 projets n’ont pas été achevés à ce jour (…) Il faudrait impérativement trouver des solutions viables et efficaces afin de terminer les projets en retards, car la situation reste très préoccupante», a averti M. Derradj. S’agissant de l’habitat rural, lequel, faut-il le préciser, se taille la part du lion avec pas moins de 47 283 unités, dont 8 237 qui sont en cours de réalisation, l’intervenant a mis l’accent sur les 4 462 unités qui sont en attente de lancement. «Nous considérons que ce chiffre est assez décevant du fait de l’engouement qu’il suscite chez les citoyens (…) Il serait utile d’accélérer la cadence de la réalisation de ce programme, car la demande ne cesse d’augmenter et la crise du logement ne cesse de s’accentuer », dira l’élu du FFS. Concernant le chapitre de l’aménagement, lequel connaît bon nombre de manques et dont la situation a fait réagir les citoyens qui n’ont pas hésité à manifester leur «ras-le bol», en organisant des sit-in et autres protestations afin d’interpeller les pouvoirs publics sur ce qu’ils considèrent de l’«abandon» pur et simple de la part des autorités, il a été souligné par M. Derradj que les pouvoirs publics doivent rester «vigilants» sur la question du suivi des travaux et leur qualité. «Il est de notre devoir d’interpeller les autorités sur certaines pratiques malhonnêtes émanant de certains entrepreneurs qui n’hésitent pas à tricher avec les matériaux et les quantités, ce qui, au final, donne des projets bâclés dont la durée de vie est minime», a-t-il dénoncé. Pour ce qui est du secteur des Travaux publics, lequel, faut-il le rappeler, connaît d’innombrables carences et suscite la colère et l’indignation des citoyens et des automobilistes en particulier qui pestent sur l’état qualifié de désastreux des routes de la wilaya, l’orateur citera ce qu’il a qualifié de «point noir», à savoir les travaux de réhabilitation du tronçon autoroutier Lakhdaria-Bouira. D’autres élus ont fortement critiqué l’état des routes à l’échelle de la wilaya, en désignant Bouira comme étant «la wilaya aux mille et une crevasses».

Le stationnement à Bouira : une «aberration», selon les élus

Un autre point qui a été fortement évoqué par les élus est celui relatif aux différents plaques de signalisation installées un peu partout dans la ville de Bouira et les difficultés des citoyens à «dénicher» une place où stationner à Bouira. Ainsi, les différents intervenants ont souligné «l’aberration» de ces plaques, notamment celles nouvellement placées au niveau du l’intersection à proximité du siège de la CASNOS. «On se demande qui est à l’origine de cette idée saugrenue», s’interrogera ironiquement un élu de l’APW. Pour d’autres élus, Bouira est devenue «invivable» à cause du manque des places de stationnement pour les automobilistes. «Pourquoi ne pas revenir à l’ancien système, lequel consistait à mettre des plaques de stationnement périodiques», préconisera un élu MPA. En effet, depuis quelques mois déjà les «sabots» ont refait (en force) leur apparition sur les roues des véhicules mal-garés. Ça «dégaine» à tout va! «Les contraventions pour stationnement illicite battent des records», a lancé un élu RND. «Partout c’est interdit ! Il faut bien qu’on se gare quelque part ! Qu’ils mettent en place des espaces de stationnement et par la suite, ils sanctionnent les véritables contrevenants», a-t-il ajouté. L’exemple le plus édifiant qui a été cité par les intervenants est celui du dédoublement du boulevard Ainouche Hdjila, situé en face de l’ancienne gare routière et surtout à proximité du marché de fruits et légumes. «Comment voudriez-vous que les citoyens puissent faire leurs courses tranquillement ? À ce niveau, rien ne justifie la mise en place de panneaux de stationnement interdit. C’est une pure aberration», ont indiqué l’ensemble des élus présents. Au terme de cette deuxième journée, d’autres élus ont interpelé le wali sur des sujets dit de proximité comme l’assainissement, la réfection de certaines routes, le manque de transports au niveau des zones reculées à l’échelle de la wilaya… etc.

Ramdane Bourahla

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